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Rentrée scolaire: Le gouvernement veut occuper le terrain

par R. N.

Rentrée des classes pour plus de 9.000.000 d'élèves qui ont rejoint hier les bancs de l'école. Une rentrée qui intervient dans un contexte particulier pour le pays. Le ministre du secteur, Abdelhakim Belabed, avait annoncé des mesures «inédites» prises par le gouvernement. Hier, plusieurs ministres étaient en visite dans différentes wilayas pour donner le coup d'envoi de cette rentrée.

Le gouvernement voulant occuper le terrain et rassurer élèves et parents sur une rentrée dans la sérénité. M. Belabed, lui, était dans la wilaya de Ghardaïa pour présider une cérémonie symbolique dans un collège situé dans la zone dite «des sciences» (à une dizaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya). Donnant le coup d'envoi officiel de la nouvelle année scolaire, il a assisté au cours inaugural portant sur «l'amour de la patrie, la fidélité à l'unité nationale et le rejet de toutes formes de fitna». Cette année, il a été décidé de mettre fin au préfabriqué contenant de l'amiante dans toutes les wilayas. De même, il a été décidé la revalorisation de la prime de solidarité scolaire de 3.000 DA à 5.000 DA au profit de 3 millions élèves démunis et l'augmentation de la prime de scolarité, fixée depuis 1994 à 400 DA à 3.000 DA, pour chaque enfant scolarisé dans les trois paliers. Il a été fait état également de l'impression de 50 millions de manuels scolaires, en plus d'un quota supplémentaire de 30 millions de livres, stocks de l'année dernière. Des réserves ont été émises sur le livre d'histoire qui ne sera pas diffusé, en attendant de prendre en considération les observations faites par le ministère des Moudjahidine, avait-on expliqué. Le ministre de l'Education nationale a fait état, mardi, de la mise en place de mécanismes nécessaires pour permettre à l'action syndicale de contribuer à la stabilité du secteur. Dans une déclaration à la presse à l'issue de l'audience accordée aux représentants de cinq nouveaux syndicats du secteur, agréés récemment par le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, le ministre a précisé que «des mécanismes nécessaires seront mis en place pour faire de l'action syndicale une valeur ajoutée pour la stabilité du secteur». «Du point de vue du ministère, l'action syndicale ne peut être résumée uniquement en mouvements de grève», a souligné le ministre. Concernant la nouvelle stratégie élaborée par le ministère pour interagir avec les syndicats, Belabed a expliqué que celle-ci «s'articule autour de la mise à contribution de tout un chacun et de la recherche de solutions aux problèmes soulevés dans le cadre de la confiance, la sincérité et le respect mutuel entre les syndicats». Des syndicats autonomes avaient boycotté la veille de la rentrée une rencontre avec le ministre. «Nous avons boycotté le gouvernement Bedoui, donc on ne traite pas avec le ministre. Ce n'est pas le ministre que nous boycottons, que nous refusons, mais cette période où le peuple algérien refuse ce gouvernement», avait déclaré M. Boualem Amoura, président du Satef.

«Les syndicats demandent le départ de ce gouvernement, et c'est en droite ligne avec les revendications de la Confédération des syndicats algériens (CSA) ; on est les premiers à avoir lancé une initiative pour le dialogue entre les Algériens». Selon lui, les problèmes du secteur restent les mêmes. «Il n'y a pas d'amélioration, nous vivons en 2019 un état de délabrement de certains établissements. Il y a aussi le problème non réglé de la surcharge des classes», a-t-il souligné.

Le syndicaliste a soulevé également le problème des cantines scolaires, du chauffage et des toilettes dans les écoles primaires. «Beaucoup de cantines scolaires ne vont pas démarrer à la rentrée comme affirmé par le ministre de l'Intérieur».