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Médiation et dialogue: Unanimité pour un gouvernement de compétences

par Ghania Oukazi

Les partis politiques et représentants de la société civile sont unanimes à exiger le départ du gouvernement Bedoui pour le remplacer par un gouvernement de compétences nationales.

C'est ce que rapporte le panel dans le rapport préliminaire qu'il a remis, il y a quelques jours, à tous ceux qu'il a rencontrés au nom de la mission de médiation et de dialogue dont il est chargé. Dans un communiqué qu'il a rendu public hier, le panel a tenu à préciser que «c'est un rapport préliminaire et que les textes de loi qu'il comporte ne sont pas définitifs». Au-delà de son compte-rendu sur ses diverses rencontres, il a inscrit dans ce rapport d'étape les mesures qui doivent être prises avant et après la tenue des élections présidentielles. Mesures qu'il considère « consensuelles » puisque proposées durant les discussions qu'il a menées. S'il fait part d'un consensus autour de la nécessité de préserver le cadre constitutionnel à travers le maintien de Abdelkader Bensalah à son poste de chef d'Etat, ses « partenaires » s'acharnent contre Bedoui en tenant à le faire partir tout autant que son gouvernement avant la tenue des élections présidentielles et le faire remplacer par un nouveau de compétences nationales. Autre exigence, la mise en place « urgente » d'une instance nationale, permanente, indépendante pour l'organisation des élections présidentielles qui héritera, entre autres à cet effet, des prérogatives des ministères de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères, des walis, des P/APW et P/APC, et de certaines du Conseil constitutionnel consacrées par la loi électorale après sa révision. Ces demandes figurent dans le chapitre des mesures à prendre avant l'organisation des élections présidentielles auxquelles « il faut garantir les conditions et mécanismes politiques et juridiques nécessaires pour qu'elles soient crédibles et transparentes ». Les diverses discussions ont mis en avant l'exigence « d'instaurer un climat de confiance entre le pouvoir et le peuple, de prendre des mesures d'apaisement (...), de préserver les entreprises dont les propriétaires sont emprisonnés ». Les mesures devant être prises après les élections présidentielles se déclinent en l'instauration d'une période de transition constitutionnelle dès la prise de fonctions du président de la République élu, l'ouverture de chantiers pour mener de grandes réformes aux fins de légitimer les institutions et les structures publiques. Les rôles et missions de ces derniers seront adaptés par l'effet d'une révision globale de la Constitution ou l'adoption d'une nouvelle constitution par un référendum le plus large possible. Il est en outre impératif « d'adapter à ce nouveau contexte l'arsenal juridique et administratif dans son ensemble ». Le panel a assuré dans son communiqué d'hier qu'il prendra « en considération et intégrera dans son rapport final toutes les propositions qui lui seront transmises par les différents acteurs ».