Skikda, Tébessa: Des protestataires barrent des routes après les intempéries
par A. Boudrouma Et A. Chabana
Hier,
au lendemain des pluies torrentielles qui se sont abattues sur Skikda et ses
environs, la ville offrait un spectacle de désolation. Des rues encore gorgées
d'eau, des amoncellements de gravats et de boues et des crevasses, des
glissements de terrains... Comme si une tornade venait de sévir. Le déploiement
des travailleurs de l'entreprise de nettoiement ?Cleanski'
aux Allées du 20 Août 1955, dès la matinée paraissait bien maigre au regard du
volume de travail qui les attendait et au manque de moyens matériels. Il est
vrai que leur tâche consistait surtout à enlever les boues collectées, au
niveau des regards et autres avaloirs encore bouchés. Dans la foulée, la
chaleur a vite fait de sécher les tas de boue disposés le long de l'artère pour
former des nuages de poussières soulevés au passage des véhicules. A Merdj Eddib, c'est la Protection
civile qui est intervenue pour assécher les eaux inondant la route près du CEM
Salah Saâdi et de la Cité Militaire, elle aussi
submergée d'eau. A la ?Gare El Barani' la route a été
barrée par des citoyens habitants des gourbis, touchés par les intempéries, qui
exigeaient d'être relogés. La veille, en pleine nuit, ils l'ont déjà barrée.
Mais ils n'étaient pas les seuls puisque pratiquement toutes les localités
longeant la clôture de la zone industrielle sur le CW 21 ont érigé
d'innombrables barricades sur cette voie, pour exiger la réparation de la panne
électrique qui a plongé leurs cités dans le noir, pendant de longues heures.
Des centaines de véhicules ont été immobilisés entre les différents barrages et
leurs occupants, pour ainsi dire, pris en otage pendant une bonne partie de la
nuit. Il a fallu l'intervention des forces de l'ordre pour libérer les
véhicules et leurs occupants forcés à l'attente qui a duré plus de deux heures,
c'est-à-dire bien après minuit. Mais certains citoyens n'étaient pas au bout de
leur peine car juste après avoir quitté le piège infernal non loin de
l'échangeur menant à Ben M'hidi, ils se retrouvent
avec un autre barrage à Hamadi Krouma,
pour le même motif à savoir : la panne d'électricité. C'était comme si toutes
les cités touchées par la panne se sont données le mot, cette nuit-là, pour
contraindre les responsables à s'occuper de leur problème. Et la révolte ne
semble pas s'arrêter là puisqu'elle semble se propager rapidement à Skikda où
élus et responsables sont critiqués par les citoyens qui leur reprochent le
manque de prise en charge des problèmes de Skikda, qu'ils l'ont qualifiée de
dernière wilaya en matière de développement et de leader en matière de mauvaise
gestion. Dans la wilaya de Tébessa, contraints de quitter leurs habitations, à
cause des inondations, les habitants de la cité ?Mbarek
El Mili' à Ouenza, ont protesté, hier, tout en demandant aux autorités
localités, leur recasement dans de nouveaux logements ainsi que le départ du
P/APC et du chef de la daïra. La cité minière a vu plusieurs quartiers inondés,
après les fortes précipitations, transformant certains endroits en des flaques
d'eau, et les principales artères totalement dégradées.
Conséquence,
la circulation automobile et piétonnière a été fortement perturbée. Les
services de l'hygiène de la commune ont dû intervenir pour enlever les détritus
drainés par les eaux pluviales. Même scène de désolation dans les douars et
hameaux relevant de la commune de Bir El Ater, où des citoyens ont barré le chemin de wilaya entre Bir El Ater et El Ogla Malha, suite aux dégâts
subis par les pistes rurales et la perte de cheptel. Les plus touchés sont les
petits agriculteurs et éleveurs. A signaler que les unités de la protection
civile restent en alerte, tant les perturbations climatiques persistent.