Alors que les autorités ont annoncé que les commerçants ont répondu à plus de 90% à l'obligation d'assurer des permanences durant l'Aïd, nous assistons, impuissants, à un très long congé de l'Aïd pour la plupart des commerces, hormis ceux qui profitent justement de cette occasion pour augmenter leurs prix de façon éhontée. En effet, depuis dimanche dernier, premier jour de l'Aïd El Adha, de très nombreux commerces (fruits et légumes, services divers, professions libérales..., etc. sont toujours fermés, ayant décidé de prolonger leurs congés durant au moins une semaine. Au niveau des marchés de fruits et légumes, la plupart des étals sont fermés et ceux qui ont ouvert ne proposent que des produits de qualité inférieure, en petites quantités et à des prix trop élevés arguant du fait qu'au niveau du marché de gros il n'y avait pas de marchandises et que les rares qui en ramenaient demandaient des prix élevés.

Pour les professions libérales, n'essayez surtout pas de réparer votre voiture, votre télévision ou un autre appareil car tous les « spécialistes » ont fermé boutique et attendent de terminer leurs moutons pour reprendre le travail. Certains médecins n'ont pas encore ouvert leurs cabinets, obligeant les malades à se rendre dans les hôpitaux ou dans les polycliniques pour se faire soigner par un personnel fatigué et non motivé. C'est comme si les villes sont entrées dans une léthargie « gargantuesque », l'esprit embrumé des citoyens qui consomment inconsidérément la viande les empêchant de travailler et de fournir le moindre effort. La moitié des bus assurant la liaison entre les différentes villes sont restés parqués par leurs propriétaires, se souciant peu des besoins de leurs concitoyens qu'ils s'appliquent pourtant à plumer à longueur d'année, augmentant leurs tarifs et les faisant voyager dans des conditions atroces avec la forte chaleur enregistrée cet été.

Enfin, les rares commerçants qui ont ouvert leurs boutiques considèrent qu'ils ont rendu un grand service à leurs clients et augmentent leurs prix, profitant de la situation de monopole et de la forte demande. Enfin, les citoyens devraient eux aussi savoir se défendre contre ces rapaces et éviter d'acheter les produits dont les prix dépassent l'entendement, surtout s'ils ne sont pas nécessaires. Cette manière de faire a aussi créé un abus dans l'achat de denrées alimentaires avant les fêtes, ce qui crée une situation de pénurie qui profite toujours aux sangsues qui sucent le sang des citoyens en augmentant deux, trois fois ou plus les prix. L'action conjuguée des pouvoirs publics et des citoyens est nécessaire pour mettre fin à ces situations ubuesques qui touchent directement le pouvoir d'achat des citoyens et qui enrichissent encore plus une poignée de personnes sans foi ni loi.