Contrairement
aux années précédentes, de nombreux jeunes oranais ont jeté leur dévolu sur la
nouvelle plage artificielle des ?Genets', aux lieu et
place des plages de la Corniche oranaise. A quelques jours de la clôture de la
saison estivale, cette plage très accessible aux Oranais, est prise d'assaut
par des milliers d'estivants et des familles, notamment en fin de semaine. Ce
sont surtout les habitants des quartiers limitrophes notamment Es Seddikia et l'USTO, Gambetta... qui convergent, chaque
jour, vers cette plage. Sur place de nombreux estivants ont mis en exergue
l'importance d'un tel site touristique pour les Oranais et la nécessité
d'achever les travaux restants dans les plus brefs délais pour l'ouverture
officielle de cette nouvelle plage. Il faut signaler la présence accrue des services
de sécurité ce qui réconforte et encourage les estivants à choisir cette plage,
premier fruit précoce de la méga-pénétrante vers le port d'Oran. Avant même
qu'elle ne s'achève, la liaison port-Autoroute Est/Ouest, pour son 1er segment
Oran-Canastel, sert sa ville. Jadis, point de
baignade sauvage et de pêche à la ligne, les «Genêts» se transforment en une
station balnéaire 600 m sur 100 de plage sablonneuse. L'idée en revient au
wali. La conception-exécution est signée Makyol.
Aménagée en contrebas de l'escarpement rocheux surplombant la nouvelle
pénétrante portuaire, à hauteur de «Four Point by Sheraton», la plage à
mi-chemin entre le naturel et l'artificiel se veut par définition un havre de
paix réconciliant deux espaces qui se tournaient le dos jusqu'ici, la ville
urbaine et le port-ville. Dans la fiche technique et
dans le jargon technico-administratif, elle a pour intitulé : ?Plage
artificielle'. Elle ne l'est pas tant que ça, à vrai dire. A l'origine, c'était
une plage rocheuse sauvage, qui offrait à peine un tout petit bout de surface
en galets à l'avant-plan, avec quelques petits récifs à fleur d'eau. En raison
de sa proximité avec le périmètre de sécurité du port, elle a dû forcément
subir, comme tant d'autres endroits mal lotis, les aléas de la décennie noire,
devenant au fil des ans presque une zone interdite. Un endroit boudé, à coup
sûr. L'arrivée de la route, en cours de chantier, devant connecter le port
d'Oran à la grande boucle est-ouest via Canastel, a
secoué le cocotier de la vue étroite et ouvert les horizons d'une ville qui
veut vivre et s'épanouir, avoir un pied dans l'eau qui lui était longtemps
refusé, au nom du tout sécuritaire. La route, avant même qu'elle ne s'ouvre,
apporte déjà donc la délivrance, l'émancipation, la vie, l'effloraison, le
développement, le raz-de-marée en sens inverse.