Il faut sauver les quelques espaces verts encore visibles, et qui tiennent tête aux effets d'une chaleur caniculaire sans précèdent. Mais surtout qui résistent aux actes d'incivisme invétéré de certains, toute honte bue, venant piétiner les carrés de gazon, réalisés à coup de centaines de millions de dinars, pour l'embellissement de la cité, pour procurer aux citoyens des moments de détente. Un carnage systématique, aspergé d'ordures jetées n'importe quand et n'importe où, un gobelet à café, une bouteille en plastique et pourtant tous les jardins publics et autres allées sont dotés de poubelles.

Un préposé au nettoyage de ces espaces publics nous dira : « Nous sommes totalement débordés par la tâche, ça aurait pu être facilité en adoptant un comportement civilisé, pourquoi avoir installé toutes ces poubelles ?

C'est du travail supplémentaire qu'on aura dû économiser pour se consacrer à d'autres travaux d'entretien ». Chaque jour, les camions-citernes de l'Entreprise régionale de génie rural font déverser des tonnes d'eau sur les carrés de verdure, aux alentours de la muraille byzantine, à la place de la Victoire réduite en champ de bataille, devenue une voie carrossable, envahie par une cohorte de véhicules, en dépit de l'interdiction de stationnement, par les immondices et le laisser-aller. Des lieux réalisés justement au profit des citadins et visiteurs. Tébessa devra apprendre à se prendre en charge, quand il s'agit de sa propreté, tout simplement en changeant de vision de l'assisté qui attend tout des services communaux. La salubrité publique est l'affaire de tous. Aller voir du côté du marché des légumes et fruits, un spectacle désolant et ses auteurs sont connus, les marchands eux-mêmes. Et dans toute cette grisaille, une note de gaieté. Le club vert de la maison de jeunes de la localité rurale d'Oum Ali vient d'honorer la wilaya, en décrochant un prix à la rencontre des clubs verts de Boumerdès. Le projet des jeunes écolos consiste en la récupération et le recyclage de produits usagés, pour en reconstituer des œuvres d'art ou encore une bâtisse«amie de l'environnement», alimentée en énergie solaire et disposant de son propre système de collecte des ordures. Bravo les jeunes !