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Une fin d'année houleuse à la Faculté des Langues étrangères d'Oran 2: Les organisations estudiantines, encore une fois, pointées du doigt

par Houari Barti

L'année universitaire 2018-2019 à la Faculté des Langues étrangères de l'Université d'Oran 2 ?Mohammed Benahmed' vient de s'achever comme elle avait commencé: houleuse et polémique jusqu'à ses ultimes soubresauts. La police a dû intervenir, mardi dernier, suite à la disparition d'un cachet rond administratif du bureau du chef du département ?Allemand'. Un étudiant, membre d'une organisation estudiantine très active dans ladite faculté, a été désigné par un témoin oculaire (un autre étudiant) comme étant l'auteur de cet acte indélicat. Une mise en accusation qui a suscité une vive réaction de la part des autres membres de l'organisation estudiantine, ce mercredi, criant fort leur colère par solidarité avec leur camarade.

Selon des sources concordantes, l'objet subtilisé a finalement été retrouvé, comme par enchantement, jeté à même le sol ! Selon des sources proches de la Faculté des Langues étrangères, «l'enquête sur la présumée tentative de vol d'un cachet administratif est toujours en cours.» «Au-delà de son caractère de fait divers, l'incident met, une fois encore, sous les feux de la rampe les organisations estudiantines et leur rôle supposé ou avéré ?perturbateur' de premier ordre et non comme ?médiateur' de conflits dans la vie universitaire, qui défend les intérêts pédagogiques de l'étudiant», nous confie un enseignant de la faculté ayant requis l'anonymat.

La même source rappelle à ce titre, un autre incident survenu il y a quelques semaines, impliquant également un autre membre de la même organisation estudiantine épinglé pour «tentative de fraude lors d'un examen et pour violence et injures envers un enseignant» et dont le dossier se trouve actuellement, entre les mains du Conseil de discipline du département ?Anglais' de la Faculté des Langues étrangères. Un incident qui a suscité, rappelle-t-on, l'indignation à la fois du corps enseignant de la faculté et de l'Administration qui ont, tout deux, vivement critiqué ce qu'ils qualifient de «diktat» des organisations estudiantines qu'ils accusent «d'outrepasser largement leurs prérogatives en s'ingérant sur des questions de gestion d'ordre pédagogique et/ou administratif.» Ceci, rappelle-t-on, sans compter le caractère «foncièrement violent» des méthodes de revendication parfois utilisées par ces organisations. Des méthodes, souligne-t-on, qui peuvent aller « jusqu'à l'usage d'armes blanches et des bombes lacrymogènes et au recours à des hommes de mains étrangers à l'Université » pour régler des querelles de leadership entre organisations estudiantines à l'intérieur même de l'enceinte universitaire, comme ce fut le cas au début de cette année universitaire. Plusieurs enseignants de la faculté dénoncent ainsi « ce climat délétère » dans lequel évoluent aussi bien étudiants qu'enseignants et administrateurs et qui cause, chaque année des retards considérables, dans le planning des cours et des examens à cause des grèves sans préavis et autres fermetures des portes de la faculté, et qui obligent tout le monde à travailler sous la pression et non dans la sérénité comme l'exige un enseignement de qualité.