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Ligue 2 - Bilan: Entre belles satisfactions et gros ratages

par M. Zeggai

Le rideau est tombé depuis quelques jours sur le championnat professionnel de Ligue 2 qui a rendu ses derniers verdicts dans la confusion et sur une multitude de scandales et autres rumeurs de matches arrangés.

La palme revient à l'USB qui, en dépit de nombreuses difficultés, a décroché haut la main son titre de champion de ce groupe. Pour sa part, le NC Magra, véritable révélation de l'antichambre de l'élite, s'est, en dépit des quatre points défalqués par la CD de la LFP, accaparé de la deuxième place, signant ainsi sa seconde accession consécutive. De son côté, l'ASO a pris le troisième et dernier billet donnant accès à la Ligue 1 grâce à un goal-average particulier par rapport au WAT. Le match nul acquis à Chlef n'a pas suffi aux Tlemcéniens dans un match qui s'est achevé dans la confusion après l'erreur d'appréciation et de jugement de l'arbitre. Chez les mal-classés, la rétrogradation de l'USMB et le RCK paraît logique en raison de la crise financière qui a frappé de plein fouet ces deux clubs qui ont été, il faut le souligner, abandonnés et totalement marginalisés. En revanche, l'ESM devra s'en prendre qu'à elle-même. Les Mostaganémois ont fait de mauvais calculs. L'ESM a perdu dans la dernière minute chez elle face à l'ASO le match de son maintien, tout en espérant compenser cet échec à Blida. Résultat: l'ESM a repris l'ascenseur après une saison seulement passée en Ligue 2 au grand dam de son public. Rétrospective d'un championnat marqué par de nombreux rebondissements.

ASO - WAT: une étrange affaire

Cette affaire est loin de connaître son épilogue et révéler tous ses secrets. L'arbitre Aouina a tout simplement mis dans l'embarras la commission de discipline de la LFP. Tout le monde a vu que l'arbitre Saïd Aouina n'a pas sifflé la fin de cette partie, après l'envahissement du terrain par les supporters locaux. Les images et vidéos de la télévision le prouvent.    

De nombreux consultants ont confirmé que l'arbitre Aouina n'a pas sifflé la fin du match, ses gesticulations le prouvent. Cette décision n'a pas été acceptée par les responsables du Widad de Tlemcen qui ont déjà fait savoir qu'ils vont saisir la commission de recours et le tribunal arbitral du sport (TAS) algérien avant de faire de même, au cas où, il s'adresserait au TAS de Lausanne. Qui croire dans cet imbroglio contradictoire ? Une chose est sûre : cette affaire a nui à l'image de l'arbitrage algérien.

Il y a une grande contradiction entre ce que l'arbitre a écrit sur la feuille de match et la réalité des faits et de l'arrêt momentané de la partie qui n'a jamais repris. Nombreux sont ceux qui estiment que la commission de discipline de la LFP a homologué dans la précipitation le résultat du fait qu'il y a eu violation de l'article 79 du règlement de championnat professionnel.

A. Boussaâda et USM Annaba: les fausses notes

Tout le monde est unanime pour dire que l'ABS et l'USM Annaba ont faussé le championnat. Les Bônois ont aligné quatre défaites consécutives face à des formations jouant le podium et celles luttant pour la survie, ce qui a donné lieu à des spéculations et suscité de moult interrogations. Cette situation a pénalisé pas mal d'équipes à un moment où le président de l'USMAn a avoué publiquement qu'il avait dépensé 7 milliards de centimes pour assurer la montée de son club en Ligue 2. Bizarre, n'est-ce pas ? C'est la même remarque qui s'impose pour l'ABS qui a déjoué tous les pronostics par ses résultats surprenants. Les Boussaâdis ont éveillé quelques doutes face à certaines équipes du podium et du bas du tableau. En tout cas, l'USMAn et l'ABS n'ont pas été à la hauteur des espérances de leurs supporters comme l'attestent les différents commentaires dans les réseaux sociaux.

USB - NCM - ASO: le trio gagnant

Au vu des difficultés de gestion et des résultats enregistrés en début de saison qui ont failli déboucher sur le départ du coach Nadir Leknaoui, l'USB a, contre vents et marées, réussi à coiffer tout le monde sur le fil. Le mérite des Biskris est d'avoir cru en leurs chances, même dans les moments difficiles comme cela a été le cas à Tlemcen où l'USB a réservé son billet pour l'étage supérieur et consolidé sa première place.

Le NC Magra, lui, a répondu à sa manière à ses détracteurs. Accession historique du Nejm qui est parvenu à rejoindre l'élite. Une performance de taille que certaines formations aux moyens plus conséquents ont été incapables d'atteindre. La sanction relative à la défalcation de quatre points n'a fait que motiver le NCM pour créer la sensation.

L'ASO, quant à elle, a réservé son billet parmi l'élite à Mostaganem. En effet, le succès remporté face à l'ESM a été profitable à plus d'un titre pour les Chélifiens.

WAT: des ratages pénalisants

Mais, il faut convenir que les Widadis ne doivent s'en prendre qu'à eux-mêmes pour avoir commis l'irréparable de concéder une douzaine de points à domicile face à leurs concurrents directs à l'accession, le RCR, l'ASO, le MCEE, le NCM et l'USB. Ce qui signifie clairement que l'exploit de récolter la bagatelle de 19 points de l'extérieur, s'est avéré insuffisant pour le WAT. Considéré comme la meilleure formation du groupe sur tous les plans, le Widad de Tlemcen a laissé passer une occasion en or pour signer son retour à la Ligue 1. Aujourd'hui, à Tlemcen, tous les regards sont braqués sur les réserves formulées par la direction du WAT quant aux évènements de Chlef lors du dernier match de la saison.

RCR - MCEE - JSMB : les grandes déceptions

Trois postulants qui sont passés à côté. Le RC Relizane a alterné le bon et le moins bon, mais s'est relâché dans des moments importants, les nuls concédés at-home face au WAT et au NCM.

Le Rapid a été victime de sa gestion et les interminables immiscions de certains anciens dirigeants et anciens joueurs, ce qui a créé un climat de désordre. En tout cas, le RCR a manqué une belle opportunité pour retrouver sa place en Ligue 1, la responsabilité du président Hamri Mohamed étant engagée pour avoir fait confiance au premier venu.

Pour le MCEE, les choses ont évolué autrement. Le manque de moyens financiers et la gérance de l'à-peu-près du président Herrada a fait le reste. On ne peut prétendre jouer les premiers rôles, ni le promettre aux supporters, avec des joueurs qui ne sont pas payés pendant plusieurs mois. Encore plus, la qualité du recrutement n'a pas donné lieu aux résultats escomptés. Le grand perdant aura été le public d'El Babiya, qui devra patienter encore quelques années pour voir son équipe préférée retrouver son lustre d'antan.

Pour ce qui est de la JSMB, on peut dire que cette formation a sauvé sa saison puisqu'elle aura l'honneur d'animer la finale de la coupe d'Algérie, la deuxième de son histoire. En championnat, l'échec est consommé en raison du mauvais choix des nouveaux joueurs et, également, dans l'instabilité technique à un moment crucial du championnat.

ABS - USMAn - JSMS: des erreurs à répétition

Pour l'A. Boussaâda, les années passent et se ressemblent. Si le parcours de la phase-aller a été conforme, par contre celui du retour a été décevant. Pourquoi ? La réponse, il faudra la chercher du côté du président du club. Comme à l'accoutumée, l'ABS assure son maintien avant de se relâcher inexplicablement. Idem pour l'USMAn que tout le monde voyait comme l'une des véritables découvertes et prétendant à l'accession, mais les sorties hasardeuses du président Zaïm dont certaines décisions hâtives ont débouché sur de nombreuses conséquences qui ont failli coûter le maintien des Bônois. Quelle signification peut-on donner à la séparation de l'entraîneur Kamel Mouassa ? Les inconditionnels annabis estiment qu'il y avait de la place pour un exploit, mais en vain.

La JSMS, elle, continuera de payer cash la guerre de ses clans. Au lieu de créer l'union sacrée autour du « V Noir », certains cercles poursuivent leur mission de destruction de la JSMS au profit de l'intérêt personnel. Dommage pour une formation comme celle de Skikda qui mérite beaucoup plus d'égards.

USMH - MCS - ASMO: la catastrophe évitée de justesse

Ces anciens pensionnaires de l'élite ont frôlé la catastrophe, car tous près d'une descendre vers la DNA. Ces trois équipes doivent une fière chandelle à l'USMB qui a eu le mérite de respecter l'éthique sportive et joué le jeu franc, même si elle n'avait déjà composté son billet pour l'étage inférieur. Les Harrachis ont été victimes de la gestion catastrophique durant l'intersaison où le bricolage a pris le dessus sur le projet sportif comme cela a été le cas des années précédentes. La venue du coach Cherif Hadjar a redonné une âme à l'équipe pour sauver une saison à mettre aux oubliettes. C'est le cas du MCS qui a dû attendre la dernière journée pour réussir son maintien.

Les Saïdéens, en proie à une crise interne sans précédent, l'ont échappé belle au grand soulagement de son public. Pour sa part, l'ASMO a été sauvée par le goal-average particulier devant l'ESM qui a achevé la saison avec un même nombre de points (35). Comme les temps sont durs, il a fallu une différence de buts à l'ASMO pour éviter le spectre de la relégation qui a tenu en haleine tous les amoureux des «Vert et Blanc».

USMB - RCK - ESM: trois légendes en enfer

C'est le malheureux trio appelé à évoluer la saison prochaine en DNA. Coup dur pour ces trois formations qui ne sont pas à présenter. L'USMB a été finaliste de la coupe d'Algérie et une première participation à la Coupe arabe en 1996 et enfanté les Abdelkader Mazouza, Benturki, Akli, et drivée par de grands entraîneurs tels que les Smaïl Khabatou et Ahmed Arab pour ne citer que ceux-là.

De son côté, le RCK, c'est le champion d'Algérie et vainqueur de la super coupe d'Algérie en 1981, et vice-champion en 1967 et 1975, finaliste de la coupe d'Algérie en 1966. Le RCK des frères Aït Chegou, Boualem Amirouche, Mustapha Zitouni, Abdelkader Zerar, M'hamed Talbi et de toute une pléiade d'internationaux tels Assad, Kaci Saïd, Chaïb, Cerbah et les autres.

Quant à l'ESM, le club des Zidane, Maouche, Ould Moussa, Ould El-Bey, les frères Kheirat, soit trois clubs historiques laissés aux mains d'opportunistes. Résultat ? Ces trois prestigieuses formations devront évoluer la saison prochaine en division amateur, c'est ce qu'on appelle ternir l'histoire d'un club !