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Paix ou casus belli américano-iranien ?

par Kamal Guerroua

Donald Trump se prépare-t-il à une guerre contre l'Iran ? Rien ne confirme cette hypothèse, mais rien ne l'écarte non plus. Si le New York Times aurait émis, le 13 mai dernier, la probabilité d'une attaque américaine imminente contre les intérêts iraniens, le président républicain a démenti, un jour plus tard, tout projet d'envoyer les 120.000 soldats annoncés par ce média, au Moyen-Orient pour contrer Téhéran, en cas d'attaque ou d'accélération de son programme nucléaire. Et pour faire cesser toute surenchère politico-médiatique à propos de ce sujet, Trump s'interroge, dubitatif, face aux journalistes présents sur le perron de la Maison-Blanche : « Est-ce que je le ferais ? Absolument. Mais nous ne l'avons pas planifié. Espérons que nous n'ayons pas à le planifier ». Et d'enchaîner, comme ironisant : « C'était où, cette histoire, dans le New York Times ? Eh bien, c'est des infos ». Pour rappel, ce média américain que Trump lui-même considérait dans un tweet publié en février dernier comme « l'ennemi du peuple », aurait rapporté que Patrick Shanahan, le ministre américain de la Défense par intérim, avait présenté ce plan-là, la semaine dernière, lors d'une réunion avec des conseillers à la sécurité nationale du bureau ovale, lequel plan n'en était du reste qu'au stade préliminaire. D'ailleurs, il n'incite pas à une invasion terrestre et le chiffre évoqué est plus élevé par rapport à ce qui était réellement envisagé. Sans doute, les relations déjà tendues entre Washington et Téhéran se sont sérieusement dégradées, depuis au moins une semaine dans la mesure où le président Hassan Rohani a décidé de suspendre certains de ses engagements, mis en application suite à l'accord de Vienne de 2015 concernant le programme nucléaire iranien, en réponse au retrait américain, l'an dernier, de cet accord et aussi au renforcement injustifié de la Maison-Blanche des sanctions contre l'économie iranienne, déjà en souffrance. Du coup, c'est le branle-bas de combat du côté de Washington qui voit que Téhéran n'est pas digne de foi. Néanmoins, si Mike Pompeo, le secrétaire d'Etat américain a assuré que les Etats-Unis ne souhaitaient pas d'une guerre avec l'Iran, bien qu'il se montre acquis à l'idée de maintenir la pression sur les Ayatollahs, il n'en reste pas moins que, mettant le pied sur l'accélérateur, le Pentagone aurait déjà dépêché dans la région un porte-avions, un navire de guerre, des bombardiers B-52 et une batterie de missiles Patriot. Quoique, le général Chris Ghika, porte-parole de la coalition internationale en Irak et en Syrie, aurait minimisé la menace que représentent dans la région les milices pro-iraniennes pour les forces occidentales. Il assure même qu'il n'y a pas de risque d'aggravation de menace dans l'avenir. Wait and see !