Hier matin, en consultant le classement de la Ligue 1, les supporters de l'USMBA étaient parmi les plus heureux, car leur club favori est passé au-dessus de la « ligne » séparant les trois derniers du reste des équipes. Qui l'aurait prédit il y a seulement quelques semaines lorsque le club de la Mekerra se morfondait en queue du tableau ? Quatre victoires lui ont donc permis de réussir cette spectaculaire remontée qui restera dans les annales pour peu que le maintien soit définitivement assuré. Il se trouvera toujours des rabat-joie qui préciseront que, sur les quatre rencontres, trois se sont déroulées au stade du 26 Février 1956. Or, même ce bémol ne tient pas la route, dans la mesure où le team de Sid Bel-Abbès, avec dans ses rangs d'excellents éléments partis ailleurs ou absents pour cause de boycott, avait perdu des matches à domicile.

Cette précision traduit la portée de cet exploit. En l'occurrence, force est de souligner qu'il s'agit d'une œuvre collective, à savoir les joueurs, le staff technique et quelques fidèles dirigeants qui ont eu le mérite de croire à cette mission impossible au départ. Après le match, dans les vestiaires du stade Omar Hamadi, c'était une joyeuse euphorie très compréhensible. Tous les joueurs, les dirigeants et le coach Ahmed Slimani avaient toutes les raisons de manifester leur joie du devoir accompli. Le technicien a même lancé une pique, en soulignant que « cette victoire ne devait rien à personne d'autre que les joueurs. » Sur le plan tactique, il faut dire que Slimani a bien préparé son coup en seconde période, même si son équipe était menée au score, donc dos au mur. Le but de Seguer a eu un double effet. D'une part, il a remis en confiance ses coéquipiers et, d'autre part, poussé les pacistes à se lancer à l'attaque. C'est ce qu'attendait Slimani pour exploiter les espaces. Le second but signé Belhoucini a sonné les glas pour les gars du Paradou qui ne s'attendaient pas à une telle réplique de la part d'une équipe dont on disait qu'elle était moribonde. Est-ce un excès de confiance de la part des poulains du coach portugais Chalo ? Nous ne croyons pas à cette explication, car il est clair que les coéquipiers de Benyada ont fait preuve de plus de détermination, une vertu spécifique aux équipes au pied du mur. Des observateurs mettront l'accent sur la plus grande expérience des joueurs belabbésiens, à l'image d'un Seguer en superforme en cette fin de saison, étant l'auteur de buts très importants. Il est évident qu'on se gardera d'oublier le rôle majeur joué par les fans de l'USMBA.

C'est simple, avec leur apport, leur équipe jouait pratiquement à domicile. Ils étaient, selon les estimations les plus plausibles, plus de 5.000 à porter littéralement leurs favoris, alors que les pacistes n'avaient que quelques dizaines de supporters. Ceci dit, les partenaires de Khali ne doivent, en aucun cas, croire que leur mission est accomplie, loin de là. En effet, il reste deux matches à bien négocier. Le premier dès mardi prochain face au MCA qui a été tenu en échec au stade du 5 Juillet par une accrocheuse formation du MOB. Au sein du Doyen, il y a d'excellents joueurs peu en réussite actuellement, et dont il faudra se méfier. Ensuite, il y aura ce déplacement à Alger face au CRB, une équipe en forme qu'il faudra contrer à tout prix pour assurer de façon certaine le maintien. Car il y a lieu de tenir compte des autres résultats de cette fin de championnat à déconseiller aux cardiaques. S'ils affichent la même détermination, les joueurs de l'USMBA paraissent en mesure de parvenir à atteindre cet objectif incroyable de sauver le club qui leur fait confiance cette saison. Et cet exploit restera dans l'histoire de l'USMBA.