Une louable action citoyenne qui mérite des égards est entreprise par des jeunes qui veulent apporter, à leur manière, leur contribution au mouvement pacifique national actuel et exprimer leur révolte et leur soif du changement et de liberté. «L'idée est partie lors d'une marche du vendredi. Nous étions 3 jeunes à s'être rencontrés et avoir décidé d'exprimer notre volonté du changement par la pose de notre empreinte artistique dans l'environnement urbain. Ceci nous a menés au choix d'un site public urbain, à savoir un mur de plus de plus de 150 mètres de long, à acheter par nos propres moyens du matériel et de la peinture et à initier la réalisation de fresques», explique ce jeune. Comme pour le mouvement populaire national, au fil des jours, l'idée n'a pas tardé à faire des émules et a progressivement attiré par son originalité et son caractère unificateur, de plus en plus de jeunes qui ont montré leur envie d'exprimer leur passion. Ceux-là ont été ensuite rejoints et encouragés par des artistes reconnus qui étaient alors simples spectateurs. C'est ainsi que s'est créé un immense chantier au pied du «mur de la liberté». Le mur a été mis à la disposition des dizaines de jeunes pour s'adonner de jour comme de nuit, à leur passion qui va de la réalisation de fresques à celles d'expressions de révolte ou d'amour en passant par des portraits de figures nationales politiques ou culturelles. Si les contenus et les styles des tableaux diffèrent, le sens de la quasi-majorité de ces réalisations artistiques, de toute beauté, convergent au final vers l'amour de la patrie et la révolte contre le système politique.

Les enfants n'étaient pas en reste car des carrés leur ont été réservés et où de superbes portraits de célèbres héros de dessins animés ont été peints et des pots de peinture mis gracieusement à leur disposition pour s'adonner à cœur joie, durant les soirées, à la coloration de leurs héros. Ainsi, de jour comme de nuit, le site reste animé et accessible à tous ceux qui veulent s'exprimer par le pinceau et ce jusqu'au s'hor.

C'est là une belle initiative citoyenne qui fait boule de neige et qui permet depuis le début du mois de mai aux participants d'allier le changement du visage de leur environnement à l'expression de leurs revendications politiques.

«Même si notre objectif de changer notre cadre de vie en lien avec le Hirak est en passe d'être atteint, nous œuvrons en parallèle, sans leaders, à créer des animations culturelles pour meubler les soirées de Ramadhan», diront nos interlocuteurs. En effet, en plus des soirées peintures pour enfants, une soirée clowns a été organisée en plein air, samedi dernier, et seront suivies par l'organisation de repas collectifs et biens d'autres actions qui se prolongeraient au-delà du mois de Ramadhan et qui aideraient dans le sillage à combler un déficit flagrant en manifestations culturelles et à meubler ainsi le désert culturel dans la commune de Maghnia depuis voilà plusieurs années.