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150 familles entassées dans un hôtel vétuste depuis plus de 30 ans: L'interminable calvaire des occupants de Haouch Lasnabi

par J. Boukraa

Les habitants de Haouch Lessnabi, à Sidi Maârouf, dans la commune de Sidi Chami, viennent de lancer un énième cri de détresse et interpellent les autorités locales et à leur tête le wali, pour un éventuel relogement.

Ces riverains qui habitent un ancien hôtel, qu'ils considèrent comme des cellules ne dépassant pas 12 m², depuis plus de 30 ans, réitèrent leur appel au chef de l'Exécutif pour se pencher sur leurs conditions de vie précaires. Les familles affirment qu'elles sont entassées dans un espace très réduit, sans eau courante, ni électricité, ni réseau d'assainissement d'eaux usées, sans oublier les insectes et autres rongeurs et reptiles avec lesquels elles partagent leur quotidien. Ces familles vivent depuis plus de 30 ans dans cet hôtel construit au milieu des années 80.

L'hôtel en question était loué à des familles. Durant les années 90 les autorités ont déclaré que l'hôtel était construit illégalement. Depuis le propriétaire des lieux, a disparu. Un procès-verbal en date du 2 décembre 1999 où est stipulée l'annulation du certificat de possession du propriétaire des lieux, la restitution de l'assiette foncière à la commune de Sidi Chahmi, la réhabilitation du site pour un meilleur cadre de vie et enfin entamer des poursuites judiciaires contre le propriétaire, a été aussi signé. Cependant rien n'a été fait à ce jour et la bâtisse ne cesse de se détériorer. Cet hôtel se trouve à Sidi Maârouf, à quelques jets de pierre de la zaouïa.

Une bâtisse menaçant ruine, dépourvue de toutes les commodités, abritant près de 150 familles, vivant dans une grande misère. « On ne peut plus supporter cette situation, les jeunes veulent quitter le ?haouch', certains veulent se suicider, deux de nos enfants candidats à l'émigration clandestine ont péri en mer » affirment-elles. « Sans eau courante, sans électricité, côtoyant toutes sortes de bestioles et de rongeurs sans oublier les toilettes collectives.

Il y a aussi la vétusté du réseau d'assainissement des eaux usées qui se déversent directement sur les lieux dégageant constamment une odeur nauséabonde. On vit avec des reptiles, c'est trop. Tout le monde déprime surtout quand on voit que des familles venues, il n'y a pas longtemps à Oran, être relogées et après 25 ans de promesses rien n'a été fait pour nous », dira une locataire. Entassées parfois jusqu'à 8 membres par chambre, les familles de Haouch lasnabi, ne cessent d'interpeller les pouvoirs publics pour trouver une solution au calvaire qu'elles endurent depuis une trentaine d'années.

Chaque famille vit dans une chambre de cet hôtel de 12 m² au relent d'une cellule de prison. L'hôtel est constitué de 4 couloirs de 16 à 18 familles par couloir et des bungalows d'une pièce-cuisine individuel.

« On est exposé à de graves maladies contagieuses car beaucoup souffrent d'eczma, de tuberculose, à la prolifération de poux et la gale, ente autres. Enormément d'enfants sont atteints de maladies respiratoires telles que l'asthme ou les allergies de tous genres », dira un autre locataire.