Je
lance un appel au président de la Cour suprême en tant qu'ancien président de
l'APN pour ouvrir une enquête sur les accusations de détournement de 3.600
milliards dont j'ai fait l'objet de la part de l'ex-DRS », a déclaré, hier,
Amar Saâdani à TSA Arabi.
L'ex-patron
du FLN réagit ainsi aux nombreuses informations concernant probablement le
dossier lié aux fonds de la GCA (Générale des concessions agricoles), destinés
à l'agriculture. En effet, et après les déclarations du chef d'état-major sur
la réouverture des dossiers concernant l'autoroute Est - Ouest, Sonatrach ou encore Khalifa, la presse nationale ainsi que
les réseaux sociaux sont revenus sur cette affaire dans laquelle Saâdani est cité. Dans son édition du 28 avril dernier, le
quotidien El Watan a abordé ce scandale, évoquant
plutôt le détournement de 3.000 milliards de centimes, accusant nommément
l'ex-président de l'APN. « Au centre de ce scandale, le sulfureux Amar Saâdani, alors président de l'Assemblée nationale et proche
lui aussi de Saïd Bouteflika », écrit la même source qui ajoute que l'enquête
diligentée « révélera que le plus gros de ces financements, soit plus de 3.000
milliards de centimes ont été destinés à des entreprises appartenant à Amar Saâdani ». Malgré les alertes lancées par certains cadres
de la GCA, « des enquêtes ont été ouvertes, mais le principal mis en cause a
réussi, grâce à ses protecteurs à la présidence, à échapper aux poursuites »,
indique encore le journal. « Mieux encore. Saâdani
s'offre une villa à Hydra, pour plus de 70 millions de dinars, y fait des
travaux et la revend à un homme d'affaires pour 240 millions de dinars. Il
achète une société immobilière en France, où il acquiert une résidence, avec
l'appui de son ami Saïd Bouteflika. L'enquête sur le dossier de la GCA ne
s'arrêtera pas à Saïd Barkat (ndlr : ministre de
l'Agriculture à l'époque des faits) », lit-on encore. Face à ces accusations, Saâdani est sorti de sa réserve, affirmant sa confiance «
totale » en la justice « pour clarifier cette affaire au peuple algérien ». Il
accuse directement l'ex-DRS réclamant à la Cour suprême d'« examiner cette
accusation pour dire si elle est vraie ou fausse ». En 2014, l'ex-SG du FLN
avait attaqué frontalement le patron du renseignement algérien, le général
Toufik. Une première nationale qui a précipité la chute du tout puissant chef
du DRS. Le recours à la justice demandé par Saâdani
rappelle la réaction d'une autre figure du régime bouteflikien,
l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil.
Après l'ouverture de dossier le concernant au niveau de la Cour suprême, il
s'est dit « favorable » à cette démarche, saluant la rigueur « dont a fait
preuve récemment la Justice, pour juger tous ceux qui sont impliqués dans la
dilapidation de deniers publics et autres ». Khelil
appelle également à « assurer l'équité de tous ceux qui sont accusés, surtout
en cette époque où tout le monde se hisse en juge, et la précipitation des médias
à accuser des gens sans fondement juridique et donc anticiper les enquêtes et
les investigations antérieures injustement à travers la presse et ses partisans
qui étaient sous l'emprise des ennemis de l'Algérie, parmi les adorateurs de
l'ancien colon ».