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IRBM - Après la relégation: Les fans exigent l'ouverture d'une enquête 

par Chergui Abdelghani

Tout le monde s'accorde à dire que l'IRB Maghnia est un club formateur, un véritable réservoir de jeunes talents, une école de football fabuleuse qui a enfanté de talentueux joueurs qui font actuellement les beaux jours de clubs de Ligue 1 et 2 professionnelles, à l'image des Maroci Tayeb (DRBT), Haddouche Zakaria (MCA), Aïchi Mounir (CSC), Bahraoui et Lehbiri (WAT), Yaalaoui Nabil (ABS), Layati Abdeljalil (USMH), El Ghomari Tewfik (USMAn), Ouabdi Walid (ASO), Mebarki Sofiane (NCM), Boughalia (RCA) pour ne citer que ceux-là. En dépit de son statut, jamais l'IRBM n'a pu atteindre l'élite du football algérien si ce n'est la Nationale mais depuis, plus rien. Le club phare de la ville de Maghnia fut créé en 1928 par un groupe de militants dont l'ex-président de la République, feu Ahmed Ben Bella, sous le sigle SSEPM. Le premier comité directeur de ce club était composé de Hocine Boudjeltia (président), Bendellah et Nacer Boucif (vice-présidents), Bendaoud Abdelkrim (secrétaire général), Serradji Hmida (trésorier), Bouri Ouassini, Benrahal Khaled, Chahbi Abdelkader, Rahmani Hamid, Benhamou Robert, Rodriguez Jean et Yadi Morsli (membres). A l'IRBM, le football est une école de la vie, bien que fondé durant la période coloniale.

Plusieurs générations de joueurs ont porté le maillot « Vert et Blanc » et chacune de ces générations a marqué son époque. Les anciens joueurs se remémorent avec beaucoup de nostalgie les années fastes passées dans ce club. Plusieurs d'entre eux nous ont quittés dans l'anonymat total, tels que les Maâtallah Mohammed et son fils Abdelkader, Meghaber Mohammed, Katlioui Hocine, Benahmed Saïd, Ali Cherfaoui, Kari Mohammed, Terbèche Bouchta et Mohammed et, tout récemment, Hanachi Mohammed, Tlemçani Nasreddine et Hafs Abdelghani, et la liste est longue. D'autres qui demeurent encore en vie sont complètement marginalisés. Parmi eux, on retrouve même des gardiens de parkings, à l'image d'Omar Tedj et Houassa Hocine, deux joueurs qui ont pourtant beaucoup donné au club.

Une mauvaise gestion et des dettes

Actuellement, l'IRBM, qui a évolué la saison 2018-2019 en division nationale amateur Ouest, vient de rétrograder en inter-régions, sachant que le club a terminé à la dernière place du classement, synonyme de relégation, la seconde après celle de 2015. Ce club mythique a complètement perdu son crédit et ce, suite à l'anarchie et la mauvaise gestion. Par le passé, les responsables ayant diridé ce club ont fait de leur mieux pour offrir la meilleure place à cette équipe. Ils ont couru après les succès et, très souvent, ont récolté les fruits de leur travail. Pour tous les supporters, Boualem Laâlem, par exemple, restera le meilleur président de l'IRBM, lui qui a réussi à offrir quatre accessions au club par le passé, la dernière en 2015, lorsque le club avait rétrogradé en inter-régions. Et c'est grâce à lui qu'il a retrouvé sa place une saison après en DNA avec une avance de 16 points sur son dauphin. La raison de la réussite de cet homme est pourtant simple : Boualem Laâlem n'est pas un opportuniste, contrairement aux membres de l'équipe dirigeante actuelle qui n'a fait que noyer le club dans les dettes en signant des reconnaissances de dettes notariées à tort et à travers, un procédé qui est interdit si l'on se réfère aux statuts gérant le football amateur. La saison dernière, le club s'est acquitté de plus de 2,1 milliards de dettes, et l'on parle de deux autres milliards de dettes pour cette saison avec, à la clé, une relégation. Là, tout le monde s'interroge sur l'origine de ces dettes. Les supporters du club, sous le choc lors d'un conclave, ont tenu à dénoncer la mauvaise gestion de l'actuelle direction qui a commis de graves bourdes en faisant de l'apprentissage dans la gestion d'un club qui a plus de 90 ans d'existence. Les fans ont interpellé le wali et les autorités locales de Maghnia afin d'ouvrir une enquête sur la gestion du club durant les trois ou quatre dernières années. Ils exigent également le départ de tout le monde. Autrement dit, ils ne veulent plus voir d'incompétents à la tête du club. Donc, le changement est impératif et l'intervention des pouvoirs publics pour accompagner le club est importante pour assainir l'entourage du club. « Notre club est victime de la mauvaise gestion des gens qui viennent juste pour signer des reconnaissances de dettes notariées à des personnes dont l'argent n'est pas justifié. Nous demandons en urgence l'intervention du wali et des autorités locales afin d'ouvrir une enquête sur la gestion du club durant les quatre dernières années, car avec une gestion pareille, ce club qui a enfanté des martyrs risque de disparaître. Voilà, la sonnette d'alarme est tirée », nous ont déclaré des représentants des supporters qui ne demandent absolument rien de plus qu'un audit.

L'appel des supporters aura-t-il un écho favorable auprès du premier responsable de la wilaya ?