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Face à des vacances forcées: Les enseignants et les étudiants occupent l'université

par Moncef Wafi

  Y a-t-il cours ou pas dans les universités algériennes ? Depuis l'annonce surprise du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique d'avancer les dates des vacances de printemps au 10 mars et les différentes interprétations faites après la réaction des enseignants universitaires, particulièrement la position du recteur de l'université de Tizi Ouzou, une confusion est née dans les esprits se demandant si les cours dans les universités ne sont pas suspendus.

Contacté à ce propos, au téléphone, par le Quotidien d'Oran, Abdelmalek Azzi, le coordonnateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a indiqué que les cours ne sont plus dispensés depuis dimanche dernier, premier jour des vacances imposées par la tutelle.

«On essaye d'occuper les universités avec les étudiants», explique-t-il, rappelant que son organisation syndicale avait déjà dénoncé la décision de Hadjar. Notre interlocuteur de préciser que des AG se tiennent actuellement dans les différentes universités du pays avec les étudiants et les enseignants pour décider de la suite à donner aux événements.

Quant à la décision du recteur de l'université de Tizi Ouzou de ne pas donner suite à la note ministérielle, Abdelmalek Azzi n'a pas voulu la commenter rappelant que les recteurs sont nommés par le ministère et non pas par leurs pairs, une revendication dans la plateforme du CNES.

Le 9 mars dernier, et dans un deuxième appel commun, le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (SESS) et le CNES ont demandé à l'ensemble du personnel enseignant d'être présent, le 10 mars, au sein de leurs établissements respectifs «pour protester contre cet acte et pour relancer l'activité syndicale nécessaire pour résister à cet affront». Le communiqué a abordé la question de la représentativité syndicale des étudiants indiquant qu'une réflexion sera engagée avec ces derniers «pour les aider à créer une organisation syndicale réellement représentative qui redonnera toute sa place à la jeunesse estudiantine que ce soit au sein de l'université ou dans notre pays.».

Le 6 mars dernier, un premier appel commun entre les deux organisations syndicales invitait «les enseignantes et les enseignants universitaires à sortir en force aux côtés du peuple algérien, le vendredi 8 mars, pour faire de cette marche un moment historique».

Le communiqué estime que face à cette dynamique populaire «l'Université algérienne, avec ses différentes composantes, a pour devoir de montrer son attachement à son peuple ainsi qu'à son désir de construire une réelle république qui aura pour fondement la légitimité démocratique ainsi que le respect des libertés individuelles et collectives».