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C'est un
fait aujourd'hui politiquement indéniable qu'en Algérie l'heure du changement
est venue. Peut-être d'une manière inattendue et absolument imprévisible tout
comme ce peuple tout aussi imprévisible. Mais, la patience aura brisé un long
silence et dorénavant les Algériens ont été écoutés. A commencer par changer la
donne de cette élection présidentielle, suspendue pour être reportée. Car en
fait, toutes les voies de sortie à cette crise institutionnelle qui
s'annonçait, avec un gouvernement pratiquement paralysé depuis le 22 février et
qui a accumulé les erreurs, pour se cristalliser sur le verdict du Conseil
constitutionnel quant aux 21 dossiers de candidature à la candidature à cette
présidentielle qui était en train de prendre des contours catastrophiques pour
les partis de la majorité et leurs organisations satellites.
Le président Bouteflika de retour officiellement au pays dimanche, après presque deux semaines d'absence, a provoqué un coup de théâtre en renonçant au 5e mandat. C'est un scénario «kafkaïen» qui se dessinait à l'ombre des manifestations populaires et massives des week-ends et, au-delà, de la pression de la rue sur les décideurs. Dans les faits, le Conseil constitutionnel avait une lourde responsabilité, car il ne pouvait invalider un dossier, quel que soit le statut social et politique du candidat, s'il remplit les conditions draconiennes exigées par la loi électorale. Et le dossier de Bouteflika est passé à la trappe par l'intéressé lui-même, les Algériens se réveillent aujourd'hui avec une saveur de victoire mais aussi mêlée avec un goût de doutes et d'incertitudes car la tâche va être ardue et les interrogations vont être nombreuses. A commencer par le choix des hommes qui décideront de l'avenir du pays et qui choisira qui. |
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