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Les robes noires protestent

par R. N.

  Les robes noires de plusieurs barreaux, ont tenu des rassemblements, hier matin, devant les sièges des cours, en protestation contre un cinquième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika. Dans la Capitale, un nombre impressionnant d'avocats, probablement des centaines, se sont rassemblés hier matin, devant la Cour d'Alger, pour exprimer leur rejet de la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat, et du système.

S'exprimant en marge du sit-in, Me Mustapha Bouchachi a affirmé le soutien des robes noires au « message du peuple algérien qui ne veut pas d'un 5e mandat, ni d'une élection présidentielle organisée par un gouvernement qui n'a eu de cesse de travestir la volonté populaire ». Me Bouchachi estime que le positionnement des avocats avec les revendications des manifestants est une attitude normale de la part des protecteurs de l'Etat de droit et des libertés ». L'intervenant a également exprimé le souhait que les autorités « écoutent sérieusement la volonté du peuple, et cessent d'ignorer ses revendications ». Il a également rappelé le « fait inédit depuis l'indépendance », à savoir qu'environ « un millier de magistrats ont signé un appel dans lequel ils affirment leur refus d'encadrer les élections présidentielles ». « Il faut être aveugle et avoir de la haine pour l'Algérie pour ne pas entendre toutes ces voix qui appellent au départ du système », a-t-il conclu.

A Oran, quelques centaines de robes noires ont observé un sit-in, hier, devant le nouveau palais de Justice. Des slogans anti 5ème mandat ont été scandés par les participants, appelant le Conseil Constitutionnel à l'application stricte de la Constitution, notamment son article 102.

Ce dernier stipule, rappellent-ils, que « lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement ».       Les avocats du barreau d'Oran prévoient un nouveau sit-in, aujourd'hui, dans le cadre de ce même mouvement initié, rappelle-t-on, par le barreau d'Alger. Ils rappellent, par ailleurs, que d'autres actions sont envisagées à partir du 13 mars en cours, au cas où le Conseil Constitutionnel validerait la candidature du président sortant.

De leur côté, les avocats de la wilaya d'Adrar ont organisé un sit-in de protestation devant la Cour de justice à 10H30. Des slogans rejetant le cinquième mandat ont été entonnés devant la Cour de justice en face d'un dispositif de sécurité mis en place, pour la circonstance.