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Makri et Benflis se retirent de la course présidentielle: Le dossier de Bouteflika déposé

par Moncef Wafi

Bouteflika a déposé, hier, par procuration, probablement par le truchement de son nouveau directeur de campagne, son dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel.

Des informations font état de l'arrivée sur place de plusieurs fourgons transportant les formulaires de signature. A quelques heures du délai de dépôt des dossiers, qui expirait hier à minuit, six candidats à la présidentielle du 18 avril prochain avaient déjà déposé leurs dossiers. Il s'agit des présidents du parti du Rassemblement algérien (RA), Ali Zeghdoud, du Front Al-Moustakbel, Abdelaziz Belaid, du Parti de la victoire nationale (PVN), Adoul Mahfoudh et du mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina. Deux candidats indépendants complètent la liste, Abdelhakim Hamadi et Ali Ghediri. Le candidat Rachid Nekkaz avait annoncé, sur sa page Facebook, qu'il déposerait son dossier hier vers 15h.

Ce dimanche a connu plusieurs manifestations des étudiants dans plusieurs wilayas du pays pour dénoncer le cinquième mandat ainsi que des confrontations avec les services de l'ordre au niveau du Conseil consultatif. Pour rappel, le délai pour le dépôt des dossiers de candidature à l'élection présidentielle du 18 avril prochain s'achève dimanche 03 mars 2019 à minuit, conformément à l'article 140 de la loi organique portant régime électoral et au décret présidentiel portant convocation du corps électoral. Le dossier de candidature doit être déposé après rendez-vous convenu auprès du secrétariat général du Conseil constitutionnel, selon la disposition de la loi organique n°16-10 du 25 août 2016 relative au régime électoral. L'article 139 de la loi organique adoptée à l'été 2016 stipule que «la déclaration de candidature à la Présidence de la République résulte du dépôt d'une demande d'enregistrement auprès du Conseil constitutionnel contre remise d'un récépissé».

Outre le dossier administratif contenant les renseignements du postulant, ce dernier doit notamment présenter soit une liste comportant aux moins 600 signatures individuelles de membres élus d'assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires et réparties, au moins, à travers 25 wilayas, ou bien une liste comportant 60.000 signatures individuelles, au moins, d'électeurs inscrits sur une liste électorale. La demande est aussi accompagnée d'un dossier comportant plusieurs pièces notamment une déclaration sur l'honneur attestant que l'intéressé possède uniquement la nationalité algérienne d'origine et qu'il n'a jamais possédé une autre nationalité, une déclaration sur l'honneur attestant de sa confession musulmane, un certificat de nationalité algérienne d'origine du conjoint de l'intéressé et une déclaration sur l'honneur attestant que le conjoint jouit uniquement de la nationalité algérienne.

Hier, également, on a connu la position des partis Talaie El Hourriyat et du MSP qui ont décidé de ne pas participer à la prochaine élection présidentielle. Après le PT de Louisa Hanoune, Ali Benflis a renoncé à se présenter le 18 avril prochain. Le communiqué de Talaie El Hourriyat, rendu public hier, explique que «dans un tel contexte, le Bureau politique, après consultation des membres du Comité central et en symbiose avec les aspirations populaires, décide de boycotter cette parodie électorale et de ne pas présenter de candidature à ce scrutin qui, une fois encore, vise à détourner la volonté populaire». A propos du cinquième mandat, la même source indique que «le pouvoir politique en place a décidé d'imposer une candidature anticonstitutionnelle qui touche aux fondements de l'Etat républicain et à la dignité des citoyens». Le parti estime que cette candidature «ouvre la voie à une emprise plus marquée des forces extraconstitutionnelles opaques sur les leviers du pouvoir et le renforcement des groupes d'intérêt influents qui squattent les centres du pouvoir et défendent le statu quo». De son côté, le MSP a pris la même décision suite à la réunion de son Conseil consultatif, ces deux derniers jours. Saluant les marches populaires organisées dans différentes wilayas du pays, le communiqué du MSP appelle «le pouvoir politique à répondre aux revendications du peuple».