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Conférence de presse du P-DG de Sonatrach: «Ceux qui disent que nos gisements sont morts sont très loin de la réalité»

par G. O.

  « Une des défaillances de notre stratégie industrielle jusque-là, est qu'on n'a jamais transformé notre matière première, » a déclaré Ould Kaddour. « Le m³ de gaz transformé nous ramènera dix fois plus que vendu brut », a-t-il affirmé.

A l'issue de la cérémonie de la signature des statuts de la JV à Oran, Abdelmoumène Ould Kaddour a affirmé que «STEP est la plus grosse entreprise de fabrication de produits pétrochimiques ». Dans les 36 mois, au plus tard, dira-t-il « on commencera à produire le polypropylène, un produit de base pour n'importe quel autre qu'on trouve sur le marché, ce qui nous permet de mettre en place toute une industrie annexe qui crée des emplois ». C'est, ajoute-t-il « une nouvelle étape industrielle, c'est la SH 2030. » A une question sur les emprunts importants auprès de la BNA face à une faible participation financière de Total, Ould Kaddour a répondu : « on est en train de chercher la meilleure solution pour notre projet, la solution la plus optimale, l'apport de Total est conséquent ». Il estime ainsi qu'« en général, des projets d'une telle envergure sont financés par des emprunts auprès des banques et non par des fonds propres ». Les emprunts auprès de la BNA pourront montrer, selon lui, que « notre système financier doit fonctionner, nos banques doivent prendre des risques avec nous, à la fin on peut savoir si elles en sont capables ». Si, prévient-il « nos projets ne réussissent pas, Total perdra aussi beaucoup d'argent, sa participation n'est pas que technique mais aussi financière ». Le choix de la BNA est parce que dit le P-DG « c'est la seule banque qui nous a répondu, on a essayé de syndiquer plusieurs banques en consortium mais les autres n'ont pas répondu ».

Il revient sur le volet des ressources humaines contenu dans la SH 2030 pour rappeler qu' « on a plus de 3.000 responsables qui travaillent sur la réorganisation des ressources humaines de Sonatrach ». Il fait savoir que « chaque mois, j'écris sur le site (la lettre du président) aux travailleurs et à la population algérienne, pour les informer sur ce qu'on fait ». Il estime encore une fois que « si on ne transforme pas notre système de rémunération et nos RH, évidemment on va perdre d'autres cadres ». Il promet que d'ici à fin 2019 « on aura réorganisé ». En réponse à une question sur la baisse de la production, Ould Kaddour interroge, lui aussi « est-ce qu'on a un système de mesures, de calcul ou d'évaluation de la production ? Est-ce qu'on sait combien coûte l'extraction d'un baril ? » Il affirme « qu'à ce jour, on n'a même exploité 30% de notre potentiel en hydrocarbures ». Il est convaincu qu' « à l'avenir, on aura de très belles découvertes » et ajoute-t-il « ceux qui disent que nos gisements sont morts sont très loin de la réalité, on a encore un long chemin à faire ». Le gaz de schiste fait de l'Algérie, lance-t-il « la 3ème réserve mondiale, c'est prouvé par des institutions internationales, par satellite, c'est un potentiel énorme dans lequel un grand nombre d'entreprises aimeraient participer y compris Exxon Mobile, Total ou Repsol, Chevron nous ont consulté pour venir travailler, l'Algérie est un pays attractif parce qu'ils savent qu'il y a un potentiel énorme à développer, on avance avec beaucoup de précaution pour un partenariat gagnant-gagnant ». Le P-DG de Sonatrach a déclaré que « dans un ou deux mois, on signera avec les Turcs pour la réalisation d'une usine chez eux, pour leurs besoins, ce sont des devises à engranger mais aussi des emplois à créer ». Il est optimiste quant aux recettes de Sonatrach qui, pense-t-il « seront meilleures que celles de 2017 ». Le vice-président Business et développement du groupe pétrolier a indiqué, à la presse, que « le projet de production de polyéthylène sera lancé cette année et coûtera 5 à 6 milliards de dollars». Tewfik Hakar s'abstiendra de donner le nom du partenaire étranger avec lequel, dit-il, «on est en discussion très avancée.» Il annoncera, en même temps, qu' « on est en discussion avec trois compagnies (sans les citer ndlr) pour le méthanol ». Mais précise-t-il, « on n'est pas intéressé de le produire mais de le transformer pour en tirer des dérivés. » Pour des projets pétrochimiques « en amont,», il ajoutera qu' « on a besoin de ramener de grands partenaires pour les réaliser, on a des opportunités en Irak, au Congo, au Pérou pour le développement de notre production ». Il note au passage qu' «on a pris pas mal de risques en Libye, en Mauritanie, on a fait une belle découvert au Niger, s'il y a une opportunité d'exploration très favorable, bien sûr qu'on l'a saisira, mais on préfère aller développer ».