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Pour Ziari, ancien président de l'APN: Ouyahia, le candidat idéal pour El Mouradia

par Moncef Wafi

Pour l'ancien président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Ouyahia serait le candidat qui pourrait remplacer Bouteflika, à la tête du pays.

Invité, ce jeudi, de l'émission ?TSA Direct', Abdelaziz Ziari n'a pas été tendre avec son ancien parti, le FLN, indiquant qu'en son sein « aucune personnalité ne paraît capable d'assumer la responsabilité de la présidence » parce qu'il se trouve dans un état de délabrement, ce qui ne permet pas de fournir des alternatives crédibles à Bouteflika. « En dehors de mon parti, je ne vois personne, en dehors du leader actuel d'un autre parti de la majorité et qui est le Premier ministre, qui soit capable de venir remplir le fauteuil d'Abdelaziz Bouteflika », a-t-il affirmé. L'ancien membre du BP du FLN ne fait pourtant que rappeler tout le bien qu'il pense du SG du RND, puisqu'en septembre 2017, il avait indiqué dans une interview accordée à TSA, que le Premier ministre est «parmi les cadres supérieurs de l'État, l'homme qui a la capacité. Il a déjà eu à gérer une période, extrêmement, difficile et il l'a assumée». L'hommage va plus loin, quand il affirme que «dans la classe politique qui soutient le président de la République, Ahmed Ouyahia est le choix idoine». Cependant, Ziari tient à nuancer ses propos, en s'interrogeant sur la capacité du Premier ministre, «non pas sur le plan personnel, mais sur le côté consensuel » de succéder à Bouteflika. A travers cette réflexion, il rappelle que le choix du futur candidat à El Mouradia a toujours été une question de consensus entre les parties influentes au pouvoir. Face à la volonté de Bouteflika de briguer un cinquième mandat, «je dis qu'il faut qu'il le veuille», l'ancien président de l'APN est catégorique, il sera «un de ses soutiens».

Au passage, Ziari n'a pas manqué de régler ses comptes avec son ancienne formation politique, précisant, pourtant, que l'état d'affaiblissement du FLN est intentionnel, «peut-être voulu pour qu'on reste dans le même mécanisme de cooptation», a-t-il avancé. Pour lui «un secrétaire général fort, connu, voulu, admiré, d'un FLN fort, devient tout de suite candidat », une tique lancée contre l'actuel patron de l'ex parti unique dont il a demandé la tête, lors de la crise à l'APN.

«C'est l'échec de la direction du FLN qui n'a pas su imposer la discipline. Je le dis sincèrement : c'est Ould Abbes qui doit démissionner », avait-il alors demandé. Il a, également, précisé que l'Algérie n'a pas de plan B, dans la perspective de la succession à Bouteflika, une situation due, encore une fois, à la faiblesse du FLN mais, également, des autres partis en absence « des mécanismes naturels de compétition et de remplacement, dans ces cas-là. Non seulement on ne les a pas créés, mais en plus il y a un affaiblissement des partis».

Ses déclarations ne sont pas restées sans suite puisque Madani Haoud, sénateur du tiers présidentiel et membre de la direction politique du FLN, les a jugés scandaleux. Selon lui, la priorité du parti est à la candidature de Bouteflika pour un nouveau mandat. « Dans le cas où il déciderait de ne pas se représenter, c'est à lui de désigner celui qui devra lui succéder et sûrement pas M. Ziari qui n'a jamais été un militant du parti, même s'il affirme le contraire», a-t-il expliqué. Haoud reproche à l'ancien président de l'APN de parler du FLN « alors qu'il n'en fait plus partie depuis de nombreuses années », lui déniant même le droit de parler d'Ahmed Ouyahia « qui a son propre parti pour le soutenir ». Il est à s'interroger sur la pertinence d'un tel appui pour Ouyahia, surtout connaissant les mœurs toutes algériennes concernant une candidature autre que celle de Bouteflika ; l'ancien ministre des Affaires étrangères, Lamamra, ayant déjà fait les frais d'une telle opération, lui qui a été présenté comme un remplaçant au président de la République.