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En détention préventive depuis le 14 octobre: Le mystère des généraux libérés

par Yazid Alilat

Les généraux-majors mis en détention préventive      le 14 octobre dernier, par le juge d'instruction près le Tribunal militaire de Blida, ont été remis en liberté provisoire lundi, ont indiqué, mardi, plusieurs sources. Il s'agit des anciens commandants des 1re , 2ème et 3ème régions militaires, respectivement les généraux-majors Habib Chentouf, Saïd Bey et Abderrazak Chérif, ainsi que le général-major Nouba Menad, ancien commandant de la gendarmerie nationale et le général-major Boudjemaâ Boudouar, ex-directeur central des Finances au ministère de la Défense nationale.

Mais selon le site ?Alg24', propriété du groupe de presse ?Ennahar', la liberté provisoire n'a été accordée qu'à 3 de ces 5 généraux, et il s'agirait, en l'absence de communiqué officiel, des généraux-majors Menad Nouba, Saïd Bey et Abderrazak Chérif, qui ont bénéficié d'une procédure de remise en liberté provisoire, en attendant la tenue de leur procès. Quant aux deux autres généraux-majors, encore en détention, à savoir l'ex-Commandant de la 1re R.M Habib Chentouf et l'ancien directeur des Finances au ministère de la Défense nationale, Boudjemaâ Boudouaour, ils seraient toujours maintenus en détention, précise le même site.

L'ex-commandant de la 1re Région militaire Habib Chentouf se serait rendu coupable d'avoir enfreint l'ISTN (interdiction de sortie du territoire national) prononcée à son encontre, ce qui expliquerait, probablement, qu'il n'ait pas bénéficié d'une liberté provisoire. Selon des sources informées citées par TSA, la décision de remise en liberté provisoire a été prise par le président de la République. L'arrestation des 5 officiers supérieurs, poursuivis pour «enrichissement illicite» et «abus de fonction», a été précédée par d'importants changements, au sein de la hiérarchie militaire, décidés par le Président Bouteflika. C'est à un mouvement sans précédent, au sein de l'ANP, qu'avait assisté, entre juin et septembre derniers, l'opinion publique. Ainsi, le général-major Ahcène Tafer, commandant des Forces terrestres, a été admis à retraite, suivi par Abdelkader Lounes, commandant des Forces aériennes, après avoir occupé ce poste pendant 13 ans. Le mouvement va plus loin, puisque le SG du MDN, le général- major Mohamed Zenakhri est admis à la retraite et est remplacé par le général-major Abdelhamid Ghriss. Ces changements, qui ont touché, également, d'autres officiers supérieurs, n'ont pas concerné, cependant, le commandant de la 5ème Région militaire, le général-major Ammar Athamnia, et le commandant des Forces navales, le général-major Mohamed Larbi Haouli, les deux officiers ont été nommés en 2015. Par ailleurs, le commandant des Forces aériennes, le général-major Hamid Boumaïza, avait été admis à la retraite au mois de septembre, et remplacé par le général-major Abdelkader Lounes, alors qu'il a été mis fin aux fonctions du chef d'Etat-major des Forces aériennes, le général-major Mohamed Hamadi et le général-major Bekkouche Ali, commandant des Forces terrestres.

A la fin du mois de juin, c'est le général-major Abdelghani Hamel, chef de la police nationale, qui avait été démis de ses fonctions par le chef de l'Etat, une décision qui va, par la suite, s'étendre pour concerner plusieurs officiers supérieurs de l'ANP, dès le mois de juillet. Parallèlement à ces «limogeages, mises à la retraite» de hauts cadres de l'Armée nationale, des chefs de sûreté de wilaya, ainsi que le chef de la police des frontières à l'aéroport d'Alger avaient été démis de leurs fonctions.