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Accusés de diffamation et atteinte à la vie privée: Abdou Semmar et Merouane Boudiab jugés le 8 novembre

par R. N.

Les journalistes Abdou Semmar et Merouane Boudiab seront jugés le 8 novembre au tribunal correctionnel de Bir Mourad Rais, selon leur avocat Me Abdelghani Badi. Accusés de diffamation et d'atteinte à la vie privée, ils risquent jusqu'à cinq ans de prison, a annoncé hier à l'AFP leur avocat. Arrêtés le 23 octobre puis placés en détention préventive, le rédacteur en chef et journaliste du site d'information Algérie Part, Abdou Semmar, et son collaborateur, Merouane Boudiab, ont été inculpés sur plainte du PDG d'Ennahar, Anis Rahmani. Les deux journalistes ont repris sur leur site «des informations» concernant M. Rahmani, a indiqué un de leurs avocats sans préciser lesquelles.

La date du procès du troisième journaliste Adlène Mellah, directeur des sites d'information Algérie Direct et Dzair Presse, arrêté le 22 octobre, n'est pas connue, a dit Me Badi. Accusé d'»outrage aux institutions», d'»enregistrement ou prise de vue sans autorisation ou consentement» et d'»atteinte à la vie privée», il risque également jusqu'à cinq ans de prison.

Dans un nouveau communiqué, l'organisation Reporters sans frontières (RSF) a appelé «au respect de la dignité et de la présomption d'innocence des journalistes». Souhaieb Khayati, directeur de RSF à Tunis, a estimé que «le traitement médiatique de cette affaire par Ennahar TV (...) peut impacter de manière dangereuse le déroulement du procès», soulignant que «les autorités ont la responsabilité de garantir un procès équitable» aux journalistes. «Les poursuites sont liées à leur travail de journalistes qui est protégé par la Constitution», a déclaré pour sa part Me Badi, qui dénonce la détention préventive de ses clients dans des affaires qui ne relèvent «ni du terrorisme ni du trafic de drogue», a-t-il ajouté.

Pour rappel, les journalistes Adlène Mellah, Abdou Semmar et Merouane Boudiab, accusés notamment de diffamation, outrage aux institutions et atteinte à la vie privée, ont été placés il y a plus d'une semaine en détention préventive, avaient annoncé les services de sécurité. Selon son avocat Me Abdelghani Badi, Adlène Mellah a été placé en garde à vue lundi soir et a été inculpé jeudi «d'outrage aux institutions», «enregistrement ou prise de vue sans autorisation ou consentement» et «atteinte à la vie privée», puis incarcéré. Le directeur des sites Algérie Direct et Dzair Presse est visé, toujours selon son avocat, par des plaintes émises par le PDG d'Ennahar, Anis Rahmani, par le wali d'Alger Abdelkader Zoukh et par Abderahmane Benhamadi, PDG du groupe Condor.

La campagne de désinformation sur le site Amir.DZ vise particulièrement le PDG d'Ennahar, Anis Rahmani. Il y a un peu plus d'une semaine, la Gendarmerie nationale avait arrêté des membres de ce réseau, qui avaient été présentés devant le tribunal de Bir Mourad Raïs. Cette affaire de chantage avait été annoncée il y a deux semaines par Ennahar TV, qui a dénoncé une campagne de désinformation menée notamment par M. Boukhors contre le PDG du groupe, des personnalités et des responsables de grandes entreprises privées. Sur les réseaux sociaux, l'affaire est très suivie, puisqu'un comédien et une ex-star du football y seraient impliqués et ont été placés en détention provisoire à la prison d'El Harrach. L'annonce de l'arrestation et la mise en détention du directeur du site de Dzair Presse intervenait presque en même temps que l'arrestation du rédacteur en chef et du journaliste du site électronique «Algérie Part» Abdou Semmar et Merouane Boudiab.