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L'arthrose, un problème de santé publique

par A. Mallem

L'ouverture des 16es journées de l'association des praticiens privés de Constantine, jeudi dernier à l'hôtel Marriott, a été marquée par une communication sur la rhumatologie d'une manière générale et l'arthrose d'une manière particulière, donnée par le docteur Khaled Tarek, rhumatologue libéral installé à Constantine.

« L'arthrose reste un véritable problème de santé publique parce que c'est la principale cause du handicap moteur chez les sujets âgés de 60 et 65 ans. Cette pathologie fait plus de handicaps que les AVC, les maladies cardio-vasculaires et les maladies neurologiques réunies », a déclaré d'entrée ce praticien. Ajoutant que, malheureusement, l'arthrose n'est pas appréciée chez nous de manière statistique. « Mais on peut la calculer par rapport à ce qui se passe dans ce domaine dans d'autres pays, comme la France par exemple », a indiqué le Dr Khaled. Et il a considéré qu'un sujet sur trois touché par un rhumatisme dégénératif commence à souffrir de l'arthrose à partir de 50 ans. Et de handicap moteur au-delà de 65 ans.

« La prévalence de l'arthrose est assez élevée, a poursuivi le conférencier. En France, par exemple, il y a 2 millions de consultations par an en rapport avec l'arthrose. Et comme ce pays a une population deux fois supérieure à la notre on peut dire qu'il y a quelque chose comme 5 à 6 millions de consultations par an en ce qui concerne notre pays. L'arthrose est responsable de 140.000 prothèses de hanche et 40.000 prothèses de genou. Sachant que la prothèse de hanche chez nous coûte 55 millions de centimes, on peut imaginer l'impact économique de l'arthrose lorsqu'elle n'est pas prise en charge et traitée à temps par les malades, ceci d'autant plus que les prothèses ne sont pas encore fabriquées chez nous et elles continuent à être importées et payées en devises. C'est pourquoi, les rhumatologues ne recommandent les prothèses que dans moins de 1% des cas. Le reste des malades évolue malheureusement dans un handicap, parce qu'ils n'ont pas les moyens pour se payer une prothèse qui n'est pas prise en charge totalement par la sécurité sociale. Et ce nombre ne cesse de grandir », a signalé le conférencier.

Ce dernier a recommandé aux malades de ne pas faire preuve de sédentarité. « On a toujours ce réflexe de se mettre au lit parce qu'on a peur de la douleur. Et c'est très mauvais. Car il faut absolument continuer à bouger dans la limite de ses possibilités physiques et des douleurs. Il ne faut pas garder le lit ou la chaise, il faut continuer à être actif car toutes les études faites par rapport à cette sédentarité ont montré que les malades qui continuent à faire du sport malgré la douleur ont un meilleur pronostic fonctionnel que les autres qui ne font rien ». Et les communications se sont poursuivies hier vendredi pour la seconde journée où a eu lieu l'ouverture officielle des journées de l'APPC en traitant des différentes fractures des os, des diagnostics et des biothérapies.