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Constantine - Rareté et rupture de produits: Les grossistes en médicaments sur le banc des accusés

par A. Mallem

Les sonnettes d'alarme tirées par des malades chroniques, qui manquent singulièrement de certains médicaments essentiels, ont tendance à se multiplier ces derniers temps. Particulièrement en ces journées de canicule.

D'abord, ce sont les asthmatiques qui se plaignent des difficultés qu'ils rencontrent pour se procurer des médicaments qui leur sont indispensables, notamment la ventoline, le bédécort, le flixodide, médicaments qui sont très peu disponibles en ce moment. «Cela tombe mal, car nous sommes énormément gênés par les chaleurs qui sévissent de jour comme de nuit», nous ont expliqué hier des malades rencontrés au niveau d'une pharmacie du centre-ville de Constantine.

Confirmant l'indisponibilité de certains médicaments, le pharmacien a cité les bandelettes pour les diabétiques, les médicaments Alpha 025 et 1 Alpha pour les malades qui souffrent de déficit sérieux en calcium, le médicament bédélix qui sert de pansement intestinal. Ajoutant à cela des médicaments rentrant dans le traitement de la prostate et les médicaments anti-vertige. Et de terminer en signalant aussi que les collyres sont indisponibles dans une proportion de 70%.

Alertés par ces informations, nous avons pris contact avec le porte-parole du bureau de wilaya du Syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO), M. Abdelkrim Bouherid. Et ce dernier a confirmé les informations données par les malades et par ses confrères, affirmant que les médicaments cités sont effectivement en rupture. Notamment ceux du système respiratoire et ce manque provoque l'angoisse chez les asthmatiques indisposés par les chaleurs. «Actuellement, les officines pharmaceutiques arrivent difficilement à couvrir les besoins des malades», a ajouté le responsable du SNAPO. Pour les diabétiques, M. Bouherid a confirmé que, mis à part une ou deux marques de bandelettes, toutes les autres sont en rupture. Mais là, notre interlocuteur a tenu à tempérer la gravité de la situation «puisque, dit-il, le problème résulte uniquement d'une accoutumance aux marques de bandelettes utilisées. Et nous arrivons difficilement à convaincre le malade de prendre les nouvelles marques que nous proposons». Mais pour les médicaments de traitement «du manque de calcium, la situation est vraiment grave pour les malades qui risquent l'hospitalisation pour refaire le schéma de traitement s'ils ne prennent pas à temps leur médicament».

Selon M. Bouherid, l'explication de ces ruptures de médicaments en série se trouve au niveau des distributeurs en gros des médicaments, lesquels persistent toujours à pratiquer la vente concomitante. «Pour obtenir un minimum de 5 boîtes d'un médicament en rupture, ils vous exigent de passer une commande de 5 millions de centimes dans un autre registre de médicaments qui, eux, ne sont pas en rupture, mais connaissent plutôt une mévente», a expliqué le représentant du SNAPO qui a déclaré avoir fait un rapport complet sur cette situation qu'il a adressé au bureau national du syndicat.