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Sécurité sociale: Plus de 8.000 cartes «Chiffa» bloquées pour utilisation frauduleuse

par M. Aziza

Pour éviter l'utilisation frauduleuse de la carte ?Chiffa', la CNAS Agence d'Alger a lancé une campagne de sensibilisation et d'information, jusqu'au 31 juillet, auprès des assurés sociaux et auprès des officines pharmaceutiques conventionnées. L'enjeu est de lutter contre « la fraude caractérisée » dont les auteurs sont soit des ayants droit ou des pharmaciens. Comme en témoignent les chiffres en la matière, la fraude et l'abus à la carte ?Chiffa' ne cessent de menacer la Caisse de la Sécurité sociale, et même si l'incidence financière n'est pas astronomique, il n'en demeure pas moins que c'est un phénomène interpellant et qui exige des mécanismes de lutte pour, justement, débusquer les fraudeurs.

Le directeur de l'Agence d'Alger de la Caisse nationale des Assurances sociales (CNAS), Idriss Mahfoud a affirmé hier, que 1.500 cartes ?Chiffa' ont été bloquées pour utilisation frauduleuse à Alger, 1.800 autres l'ont été, dans la wilaya de Rélizane et 800 à Oran. Et d'affirmer que le nombre des cartes bloquées au niveau national dépasse les 8.000.

Le conférencier a affirmé que ses services (de l'agence d'Alger) ont pu récupérer, de janvier à mai 2018, 5 milliards de centimes sur des pertes évaluées à 10 milliards de centimes. En rappelant que l'assuré social doit rembourser la somme qui a fait l'objet d'abus, pour régulariser sa situation, si le dépassement est prouvé, lors du contrôle. Pour ce qui est de la fraude, ces auteurs sont, automatiquement, poursuivis en justice. Le directeur de l'Agence d'Alger, a cité 2 affaires, l'une concerne 18 personnes impliquées dans l'utilisation abusive voire frauduleuse du médicament ?Lyrica', un antidouleur (pour les douleurs neuropathiques), utilisé par les fraudeurs comme un psychotrope. Le conférencier a affirmé que l'incidence financière de cette affaire est estimée à 1,4 milliard de centimes, en précisant que les auteurs de cette fraude, ont utilisé, avec l'aide ou la complicité de certains pharmaciens, la carte ?Chiffa' qui est souvent laissée chez le pharmacien par l'assuré lui-même. Le directeur a évoqué une autre affaire, qui est en justice, impliquant 4 personnes, suite à l'utilisation de la carte ?Chiffa' par un ayant-droit.

Le directeur de la CNAS d'Alger indique que la carte ?Chiffa' est un document personnel et qui ne doit, en aucun cas, être laissé à la disposition d'une tierce personne, y compris les pharmaciens ou les médecins conventionnés. Et de préciser que l'utilisation de cette carte, par un tiers, frauduleusement, entraînera son auteur à des poursuites judiciaires. Il a, aussi, affirmé que la rétention de la carte ?Chiffa' par les pharmaciens est, formellement, interdite, ceci étant mentionné clairement dans l'article 5 de la convention liant les services de la CNAS et ses partenaires ( les officines pharmaceutiques conventionnées).