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Plusieurs wilayas en vigilance orange: Alerte à la canicule

par Yazid Alilat

La canicule est de retour, principalement dans le sud du pays où les températures saisonnières devraient être dépassées dans plusieurs wilayas, selon un bulletin météo spécial (BMS) de l'Office national de la météorologie (ONM). Selon ce BMS «alerte à la canicule», une vague de chaleur était prévue entre hier dimanche et ce lundi sur les régions des oasis. Les températures maximales devaient atteindre ou dépasser localement les 48 °C, précise l'ONM dans son bulletin spécial. «Suite au retour de la vague de chaleur sur les oasis, les températures maximales atteindront ou dépasseront localement 48 °C», explique l'ONM, selon lequel la canicule affectera les wilayas de Ouargla, El-Oued et Biskra, de dimanche à 12h00 au lundi à 21h00. L'ONM a classé également cette région du sud du pays au niveau «orange», qui correspond à une vigilance absolue, car «des phénomènes dangereux sont prévus», l'Office recommandant une extrême vigilance.

Pour le reste des wilayas, il n'y a pas de «vigilance particulière», selon l'ONM qui a classé ces régions au niveau «vert». La canicule s'est, en fait, déjà installée dans certaines régions du pays, y compris sur les régions côtières et proches côtières. Au centre du pays, dans les wilayas de Aïn Defla, Chlef et Relizane, la canicule sévit depuis plus d'une semaine. Un vent d'Ouest chargé de courants d'air chaud balayait cette région, ce qui a fatalement fait grimper le mercure. Samedi à Chlef, la température était de plus de 45 °C vers 17 heures, et la même observation a été relevée à ce moment dans la wilaya de Aïn Defla. Sur les régions côtières du centre, la température était cependant saisonnière, entre 28 et 34 °C dans la journée. Par contre, à l'est du pays, et plus spécialement à Annaba, une canicule inhabituelle pour une région côtière sévit depuis plusieurs jours. Le mercure est tellement monté que les estivants ont même déserté les plages. Avec une température ambiante de 42 °C, les plages avaient été fatalement désertées pour la fraîcheur des hôtels. Mais, là encore, il y a un gros problème dans cette ville côtière, très peu d'hôtels étant équipés en climatisation, ce qui a amené les estivants des wilayas limitrophes à retarder leurs vacances à Annaba. Situation encore plus problématique dans la Saoura où les températures ont atteint des niveaux extrêmes, atteignant les 48 °C, marquées en particulier par des coupures de l'alimentation en eau potable des villes de Béchar, Kenadssa et Abadla. La cause serait le faible taux de stockage d'eau du barrage de Djorf Ettorba, ce qui a conduit les autorités locales à recourir au pompage à partir de la nappe phréatique des oueds Namous et Beni Ounif pour alimenter les populations locales. Cette vague de chaleur, saisonnière et donc pas exceptionnelle selon l'ONM, devrait s'estomper à partir de lundi. Dans ses prévisions trimestrielles, l'ONM avait prévu que pour ce mois de juillet, la température sera normale, c'est-à-dire en moyenne saisonnière, à légèrement au-dessous de la normale sur les régions côtières, proches côtières, intérieures (Ouest, Centre et Est) et les Hauts-Plateaux Centre.

Elle sera «légèrement au-dessus de la normale sur les régions des Hauts-Plateaux Ouest et Est», ajoute l'ONM, avant de relever qu'elle sera «légèrement au-dessus de la normale sur le Grand Sahara». Un été particulièrement chaud en perspective.

Hier dimanche, les températures enregistrées dans les grandes villes du pays étaient très contrastées, avec 37 °C à Annaba, 43 °C à Biskra, 38 °C à Tamanrasset, 40 °C à Tébessa, 39 °C à Djelfa et Sétif, ou 40 °C à Constantine et 46 °C à Ouargla, puis un 26 °C à Oran. Au mois de juin dernier, durant les jours de l'Aïd El Fitr, une canicule inhabituelle après un mois de mai plutôt pluvieux avait été enregistrée.

Au mois de juillet 2017, le même phénomène avait été constaté, avec des pointes de 50 °C. Des températures record avaient été ainsi enregistrées dans presque toutes les wilayas du nord et de l'intérieur du pays, avec des «pics»au-delà de 50 °C à l'ombre. Cette vague de chaleur avait été enregistrée entre les 10 et 12 juillet 2017, avec comme principal facteur une série d'incendies de forêt. Cette année, et à quelques jours d'intervalle, c'est le même phénomène qui affecte le pays, mais la cause restant naturelle, un courant d'air chaud du Sud-Ouest remontant vers le Nord.