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Energie: Guitouni défend le bilan de son secteur

par M. Aziza

Manifestement, le département de Mustapha Guitouni s'est engagé dans une politique de communication nouvelle, en renouant avec la présentation du bilan énergétique annuel devant la presse, un rituel qui été abandonné, en 2011 et qui est, aujourd'hui, de retour.

L'enjeu, selon le ministre de l'Energie, est de diffuser des informations cohérentes, complètes et fiables au profit des «contribuables» et notamment au profit des « analystes et des experts». Des experts qui, selon le ministre, avancent le plus souvent des chiffres erronés.

Le ministre de l'Energie a profité de l'occasion pour faire une rapide mise au point «indirecte» aux experts, les appelant , lors de la présentation de la 39ème édition du bilan énergétique national, de l'année 2017, à se référer aux données chiffrées avant d'établir des diagnostics, sur le secteur énergétique.

Le ministre a, ainsi, défendu le bilan de son secteur en soulignant que « tous les indicateurs démontrent que le secteur de l'Energie se porte bien et que des réalisations ont été accomplies ». Il a affirmé que le chiffre d'affaires des exportations de l'Algérie en matière d'énergie réalisées par Sonatrach, du 1er janvier à fin mai, de l'année en cours (2018) , est de 16 milliards de dollars, contre 14 milliards de dollars, durant la même période de l'année dernière (2017) , soit plus de 14,3%. Et de souligner que la fiscalité pétrolière a atteint les 1.190 milliards de DA, vers la fin du mois de mai dernier, contre 995 milliards de DA, pour la même période de l'an dernier (2017), soit une hausse de 20%. Il enchaîne « l'Algérie a découvert 17 nouveaux gisements, du début de l'année à la fin du mois de mai dernier, contre 14 gisements l'année dernière ».

M. Guitouni est revenu sur le bilan relatif aux recettes des exportations pétrolières qui ont atteint 33,2 milliards de dollars en 2017, avec une augmentation de 19,1%, par rapport à l'année 2016. La valeur de la fiscalité pétrolière versée en 2017, au Trésor public, a atteint, quant à elle, 2.228 milliards de DA contre 1.863 milliards de DA en 2016, soit une augmentation de 20%. Et ce, dit-il « grâce à la décision historique, prise le 28 septembre 2016, en Algérie, par les pays OPEP et non-OPEP, ce qui a permis une augmentation des prix, en 2017 et une relance des investissements ». Et d'affirmer, dans ce sens, que l'Algérie avait toujours contribué à la stabilité du marché pétrolier, suite à son rôle d'intermédiaire, entre les producteurs de l'OPEP et non-OPEP. Il a annoncé pour l'occasion, la tenue de la prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) prévue fin septembre 2018, à Alger. Une rencontre qui permettra, selon le ministre, aux pays de l'OPEP de se concerter pour maintenir la stabilité du marché pétrolier.

M. Guitouni est revenu, tout en détaillant, sur les réalisations accomplies, ces dernières années, dans le domaine des hydrocarbures, en citant l'entrée en service des champs gaziers au sud d'In Salah et l'inauguration, en décembre 2017, d'un groupement gazier, au nord de Reggane, dans la wilaya d'Adrar. Et d'évoquer les efforts fournis par Sonatrach dans le domaine de l'Industrie gazière et pétrolière, en décidant la création de centres de formation, dans plusieurs wilayas du sud du pays, des formations dans le domaine de la soudure et la chaudronnerie au profit des jeunes. Et d'insister que toutes ces réalisations démontrent que Sonatrach « est sur le bon chemin ». Contrairement, à ce qui a été avancé, le ministre de l'Energie a fait état de la stabilité de la production nationale primaire. En expliquant que la petite baisse enregistrée, durant les 3 premiers mois de 2018, qui est de l'ordre de 30 et 35.000 barils par jour, est due aux opérations de maintenance des installations notamment, les plate-formes et raffineries.

Quelle approche adopter pour des statistiques sur la consommation énergétique ?

Lors de la conférence de presse, voire lors du débat, animé par le ministre de l'Energie, en marge de la présentation du bilan énergétique annuel, Wahiba Kharche de l'Agence nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE) est intervenue pour s'interroger sur quelle approche devra-t-on adopter dans l'élaboration des statistiques sur la consommation énergétique. Et ce, pour ne pas avoir des statistiques en écart avec celles présentées au niveau international.

Les cadres du ministère de l'Energie ont affirmé que la consommation nationale a augmenté de 2,1%, en 2017 par rapport à 2016, tirée, notamment, par celle de l'électricité (5,5%), du gaz naturel (1,4%) et du GPL (5,0%). Et de souligner, lors de ce bilan chiffré, que la consommation est de 1,4 de TEP par habitant, par rapport à la consommation finale primaire pour notamment l'électricité.

Pour le cadre de l'APRUE, Mme Kharche « cette méthodologie, adoptée pour l'élaboration des statistiques sur la consommation est différente de celle adoptée au niveau international. » « On est souvent heurté à des statistiques différentes que celles présentées ailleurs », dit-elle.

Et ce, en essayant d'expliquer que le facteur de la conversion est exprimé à la consommation et non pas à la production. Et d'affirmer que la résolution «Eurostat» «Statistique européenne» se base sur la consommation primaire et non à la production. En indiquant « on est souvent heurté à des indicateurs différents avec des grands écarts présentés par d'autres pays, comparativement à nos statistiques ».     Les cadres du ministère de l'Energie ont affirmé, pour leur part, que dans « notre bilan, on donne l'approche nationale et on ne peut pas l'aligner, à l'approche d'Eurostat». Une réponse qui ne semblait pas convaincre, l'intervenante a été invitée par le ministre de l'Energie à se présenter à son département pour discuter de la question.