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Aïn Témouchent- Internet haut débit : lancement de la technologie FTTH

par Saïd Mouas

  «Une technologie pérenne et sécurisée qui offre un débit internet très élevé avec une bande passante, à la demande, allant jusqu'à 100 Mb/s pour les résidentiels et 1 Gb/s pour les professionnels. Elle permet, par ailleurs, de supporter sans restriction l'ensemble des services actuels et futurs.»

C'est cette définition, contenue dans un communiqué de presse, quelque peu décalé et confus du reste, qui explique brièvement aux profanes la portée de la nouvelle technologie dite FTTH, abréviation de «Fiber to the Home» (Fibre optique jusqu'au domicile), dont le lancement dans la wilaya d'Aïn Témouchent a été donné à partir de la cité 1000 logements AADL à l'occasion de la visite de travail effectuée jeudi par Mme Houda-Imane Feraoun, ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique.

Au total, ce sont 3113 logements répartis entre 11 communes qui bénéficieront de la connexion moderne soit 1754 foyers en FTTB (Fiber to the Building -Bâtiment-) et 1359 en FTTH. Sachant que la majorité des maisons en Algérie sont connectées à Internet ADSL d'Algérie Télécom via un réseau de fibre optique relié au modem du client avec un câble en cuivre, la nouvelle technique vise à raccourcir la longueur du cuivre résiduelle qui affaiblit le signal et de se rapprocher donc de la paire de cuivre qui raccorde l'usager au réseau d'Algérie Télécom. La latence étant réduite au maximum et la saturation de la connexion en heures de pointe quasiment nulle, le système FTTH permet d'obtenir de meilleures performances en termes de vitesse et de stabilité. Son introduction a commencé au mois de janvier dernier dans la wilaya de Bouira dont le réseau vétuste a subi une rénovation complète. Il sera progressivement généralisé à l'ensemble du territoire avec une priorité donnée aux localités rurales même s'il est admis que le déploiement du FTTH est coûteux en raison de l'importance des travaux de génie civil qu'il nécessite en zones montagneuses.

A terme, il est probable que l'entreprise Algérie Télécom cesse de recourir aux câblages en cuivre et de ce fait parvienne à atténuer sensiblement le phénomène des vols de ce matériau sur son réseau. Voire l'éliminer. Durant sa courte tournée, en ce premier jour du mois de ramadhan, Mme Feraoun a procédé à l'ouverture officielle d'un nouveau bureau de poste à la ville thermale de Hammam Bou Hadjar. Après quoi, elle a suivi la lecture du bilan présenté par M. Benzouioueche Hadj Driss, le directeur de la wilaya de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, qui a dressé un tableau complet de la situation du secteur à l'échelon local en soulignant les efforts consentis par les pouvoirs publics afin d'offrir des prestations à la hauteur des attentes du public. Il n'a pas manqué de relever le rang très honorable obtenu par la wilaya d'Aïn Témouchent en matière de construction de bureaux de poste, au nombre de 69, assurant un taux de couverture satisfaisant de 1 bureau de poste pour 6.105 habitants. Un rapport nettement au-dessous de la moyenne nationale. Au niveau du chef-lieu de wilaya, seconde étape de sa visite, la ministre a inauguré l'agence commerciale d'Algérie Télécom laquelle s'est donnée un nouveau look après des travaux d'aménagement qui ont permis d'augmenter l'espace accueil et d'améliorer l'esthétique de la bâtisse.

Enfin, c'est auprès des élèves de l'école « Si El Haoues » du village d'Aïn El Allem situé à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya que Mme Houda-Imane Feraoun a achevé sa visite. En se rendant à cette école rurale pour s'informer du fonctionnement d'une salle d'informatique ouverte au profit des jeunes enfants, elle a tenu à marquer la volonté de l'Etat à vulgariser au maximum les TIC en milieu éducatif, surtout dans les zones déshéritées. Mais il s'agira à l'avenir de veiller à la réussite de telles expériences lancées dans la wilaya de Témouchent au début des années 2000 car la plupart d'entre elles ont connu des ratés en raison de plusieurs contraintes liées aux abonnements impayés, au manque d'encadrement et au détournement à d'autres fins des ordinateurs censés soutenir l'action pédagogique et aider les élèves à étoffer leurs connaissances dans tous les domaines.

Un partenariat entre le département de l'Education nationale et celui des Télécommunications est envisageable pour donner forme à une véritable politique de promotion et de démocratisation de l'outil informatique.