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Aïn El Beida: Une deuxième décharge pour les déchets inertes

par D.B.

Pour parer au problème des rejets anarchiques des déblais aux abords des routes et des forêts, la deuxième décharge de déchets inertes ouverte récemment dans la localité de Ain El Beida accueille quotidiennement des dizaines de camions en provenance de plusieurs communes et localités. Selon des sources proches de la commune d'Es Senia, cette décharge a été ouverte pour prendre en charge les déchets du groupement centre d'Oran, après la saturation de la première décharge localisée dans la même commune. Notre interlocuteur signale que cette nouvelle décharge, qui s'étend sur une superficie de trois hectares, prend en charge les mêmes communes du groupement centre d'Oran, à savoir Oran, Es-sénia, Sidi Chahmi et Bir El Djir. La première décharge, d'une superficie de huit (8) hectares a été saturée au bout de trois (3) années. Le terrain récupéré devra revenir à sa vocation initiale dans le domaine de l'agriculture.

«Le nouveau centre devra atténuer le phénomène de dépôt anarchique de déblais sur les bords des routes et dans les forêts urbaines dans le groupement centre qui connaît une accentuation du problème en raison de l'importance des projets de construction », assure un responsable de la commune. Réglé au groupement centre, le problème reste posé aux parties Est et Ouest qui n'ont pas encore leurs décharges des déchets inertes. A ce titre, l'ex- directeur de l'environnement avait annoncé que la direction de l'environnement est en prospection au groupement ouest pour en ériger un CET de déchet inertes. Signalons que la deuxième décharge de Ain El Beida accueille les déchets inertes qui proviennent principalement des chantiers des travaux publics, du génie civil et du bâtiment. Les déchets sont générés lors de la construction, de la rénovation, maintenance ou réhabilitation de ces ouvrages et bâtiments puis lors de leur fin de vie (déconstruction, démolition). La wilaya d'Oran a bénéficié ces dernières années de l'inscription de nombreux projets (BTP, routes, infrastructures?). Ces méga-chantiers en cours ou en voie d'achèvement produisent de grandes quantités de détritus (béton, ciment, enrobés bitumineux?) qui représentent un casse-tête pour les autorités locales. Auparavant, les déchets inertes et autres déblais étaient acheminés vers la décharge d'El-Kerma. Les déchets inertes sont des déchets minéraux non souillés dont le caractère polluant et la nature évolutive sont très faibles. Le programme euro-méditerranéen pour l'environnement avait recommandé, dès l'année 2006, la création d'une nouvelle décharge pour les déchets inertes dans la wilaya d'Oran. La grande agglomération d'Oran, qui compte 1,2 million d'habitants et plus d'une dizaine de zones industrielles, est confrontée en effet à de sérieux problèmes environnementaux. Il est à noter que, selon le Cadastre national des déchets spéciaux, les wilayas d'Alger, Béjaïa, Skikda, Annaba, Tlemcen et Oran produiraient à elles seules près de 87% de déchets, soit 282.800 t/an et détiennent un stock estimé à 1.905.200 t. Les plus importants générateurs de déchets industriels spéciaux sont les secteurs des hydrocarbures (34%), de la chimie, du caoutchouc et du plastique (23%), de la sidérurgie et de la métallurgie (16%), et des mines (13%). A rappeler que le CET du groupement d'Oran, réalisé à Hassi Bounif, est exclusivement consacré pour les déchets ménagers.