Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Poussée de fièvre

par Moncef Wafi

Le front social risque de connaître de nouveau une forte poussée de fièvre avec l'annonce d'une journée de grève nationale dans tous les secteurs où l'intersyndicale est la plus représentative. Le 14 février prochain sera donc un autre rendez-vous pour une démonstration de force syndicale après l'imposante marche nationale des médecins résidents à Oran. Les secteurs de l'Education nationale, la Santé et la Fonction publique seront certainement paralysés, connaissant l'influence sans cesse grandissante des syndicats autonomes sur ces salariés.

Les 14 sigles ont décidé de recourir à cette action, somme toute symbolique, en réponse à la «politique d'appauvrissement du peuple» et à l'absence de réaction du gouvernement à leurs revendications. L'intersyndicale parle de mépris et surtout d'atteintes aux libertés syndicales dont la dernière en date qui risque d'être un casus belli entre les deux parties. La répression des médecins résidents à l'intérieur même de l'hôpital à Alger est un tournant dans la confrontation entre le gouvernement et les syndicats autonomes et la surexposition médiatique, à travers les réseaux sociaux, des images de médecins en sang a fait prendre conscience que le recours à la force n'est pas forcément l'idée la plus géniale du 21e siècle.

Les syndicats ont cette ferme conviction que le recours à la grève générale devra certainement faire réagir les pouvoirs publics pour éviter tout pourrissement. Les nombreux syndicats autonomes sectoriels s'organisent. L'intersyndicale compte également organiser des sit-in régionaux sur l'ensemble du territoire national pour faire entendre sa voix et acter sa présence mobilisatrice aux côtés des autres syndicats à l'image du Syndicat algérien des postiers (SAP).

Dans une volonté de brasser large, avec l'idée de la création de la Confédération nationale des syndicats autonomes, le mouvement syndical algérien se pose comme alternative de l'opposition politique laminée par les différentes élections, minée par des dissensions internes et discréditée par une opinion publique de plus en plus insensible aux discours électoralistes. Outre les revendications d'ordre socioprofessionnel, le projet de réforme du code du travail est également au centre de toutes les réflexions et le débat autour de ce texte de loi peut tourner à la confrontation directe.