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Il confirme la venue de Macron le 6 décembre: L'ambassadeur de France visite les usines du groupe Condor

par Notre Envoyé Spécial A Bordj Bou-Arréridj: Z. Mehdaoui

  L'ambassadeur de France en poste à Alger, Xavier Driencourt, paraissait jeudi dernier un peu étonné de voir des entreprises algériennes atteindre la pointe de la technologie et rivaliser sans grandes difficultés avec d'autres entreprises de standards internationaux, d'Outre-mer.

L'ambassadeur, en effet, n'a pas caché son admiration en visitant des entreprises relevant du groupe Condor au niveau de la ville de Bordj Bou-Arréridj, dans l'est du pays. Invité par le patron du groupe Condor, Abderrahmane Benhamadi, qui avait signé la semaine dernière un contrat pour prendre part dans le capital de la future usine de montage de véhicule de marque Peugeot qui devrait être installée dans l'ouest du pays, Xavier Driencourt a visité successivement l'unité de montage de TV LCD, l'unité injection de plastique, l'unité de produits bruns où sont produites les cartes mères dont sont dotés les téléviseurs de la marque algérienne, l'usine de fabrication de panneaux solaires et enfin une minoterie totalement automatisée. L'ambassadeur, un fin limier de la diplomatie française, voulait selon toute vraisemblance constater par lui-même tout ce qui s'écrit sur ce groupe qui connaît ces dernières années un essor certain. Le diplomate semblait vouloir également constater de visu les «capacités» réelles de ce nouveau partenaire qui avait pris 15,5% du capital de l'usine de montage de véhicule Peugeot. Les Français, c'est connu, ne se lancent pas au gré du hasard. La visite de l'ambassadeur entre dans cette optique et l'on est même tenté de dire que c'est de bonne guerre de vouloir défendre les intérêts de son pays.

En tout les cas, Xavier Driencourt repart satisfait de qu'il venait de voir. C'est du moins l'impression qu'il donnait tout au long de sa petite escale dans cette wilaya dont plus de 60% des emplois sont générés par le groupe algérien. Lors de la conférence de presse organisée au terme de sa visite, l'ambassadeur n'a pas tari d'éloge à l'égard du groupe Condor qui s'est imposé sur les marchés internationaux, notamment en Afrique et au Moyen-Orient, grâce, il faut rappeler, à de nombreux partenariats conclus avec des firmes chinoises qui croyaient dans le potentiel algérien.

«Condor est un partenaire important pour la France» a déclaré l'ancien inspecteur général des affaires étrangères qui souligne que le groupe algérien est un bel exemple de réussite dans l'exportation notamment. Il ajoutera dans le même cadre que le groupe algérien sera également un partenaire important dans la future usine Peugeot. Pour le diplomate français, les relations entre l'Algérie et la France connaissent tantôt une tendance haussière et tantôt une tendance baissière. «Aujourd'hui, je peux affirmer que la période est plutôt haussière». Xavier Driencourt rappelle toutefois qu'en matière de coopération économique il appartenait aux entreprises des deux pays d'aller vers des partenariats.

Cet avis est partagé également par le président du conseil d'administration du groupe Condor, Abderrahmane Benhamadi. «Il faut arrêter ce paternalisme exercé sur les entreprises algériennes. Nous sommes capables de communiquer tout seuls», nous a déclaré, en marge de la conférence de presse, M. Benhamadi en précisant qu'il existait en Algérie de nombreuses entreprises capables de «s'internationaliser» pour peu qu'on les laisse travailler en toute liberté, dans le cadre de la loi.

La visite de Macron et le burnous transformé de l'ambassadeur

Le président de la république française se déplacera en Algérie dans une visite officielle le 6 décembre prochain. Ce sera sa première visite en Algérie en tant que chef d'Etat.

Xavier Driencourt a affirmé à ce sujet que tous les dossiers seront abordés lors de cette visite de Macron qui avait fait couler beaucoup d'encre en Algérie et dans l'Hexagone.

Les deux pays passent très souvent par des «zones de turbulences» et les liens entre Alger et Paris sont souvent tendus à cause de la question mémorielle notamment.

En qualifiant la colonisation de «crime contre l'humanité» lors de sa campagne électorale, Emmanuel Macron a pris de court de nombreux observateurs. Le message a été perçu très positivement, en tout les cas dans la capitale algérienne. Pour le représentant de la diplomatie française à Alger, la visite de Macron sera l'occasion d'évoquer tous les sujets. «Il sera question d'économie mais aussi de diplomatie, de politique, de coopération, de sujets liés à la mémoire et de ce qui se passe au Sahel, notamment au Mali», a déclaré Xavier Driencourt qui pense savoir que cette première visite du président Macron sera une réussite, voire un succès, si l'on se réfère à l'enthousiasme affiché de l'ambassadeur. Mais le message subliminal de Xavier Driencourt reste incontestablement sa déclaration sur un burnous traditionnel offert par le patron de Condor il y'a quelques années, avant son départ. Il affirme que le manteau qu'il porte est en réalité le burnous en question, transformé par son tailleur en France et qu'il était très content de le porter ( ?!). Le diplomate soutient que les perspectives entre les deux pays sont plus que jamais prometteuses. Est-ce une autre ère qui s'ouvre entre les deux pays ? La visite prochaine d'Emmanuel Macron nous le dira sûrement.