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Plus de 104.000 candidats attendus: Le bac «spécial» débute demain

par Moncef Wafi

104.036 candidats à la session spéciale du baccalauréat, destinée à ceux qui ont été exclus en raison du retard lors de la session de juin, seront appelés dès demain jusqu'au 18 juillet prochain, excluant le vendredi, à composer dans les 299 centres d'examen mis à disposition.

A ce propos, l'inspecteur général du ministère de l'Education nationale a affirmé que ces candidats n'ont pas pris part au bac de juin. Rappelons qu'à l'annonce faite par le Premier ministre de cette session, sur instruction du chef de l'Etat précisant qu'il «ne s'agit pas d'une nouvelle session du baccalauréat», nombre de voix se sont élevées pour dénoncer une mesure populiste. La ministre de l'Education nationale avait révélé antérieurement que son département avait enregistré l'absence de 10.000 candidats au bac 2017, ce qui représente 2% de l'ensemble des candidats scolarisés, avec un taux de 11,39% lors du premier jour, dont 1,56% des candidats scolarisés. Si Benghabrit a toutes «les prérogatives pour l'organisation matérielle de cette session qui doit se dérouler dans les mêmes conditions de rigueur» que celle du 11 juin, on avançait qu'elle n'avait pas été consultée ou du moins n'était pas d'accord avec cette décision, elle qui, le même jour de l'annonce de Tebboune, à en croire le communiqué du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), affirmait de son côté «qu'elle n'organisera pas une session pour les retardataires».

Selon certains comptes rendus de la presse, Benghabrit n'aurait pas du tout apprécié la décision d'organiser cette session spéciale. Du côté des réactions, le Satef a jugé cette session spéciale d'«inacceptable», s'interrogeant sur «l'équité et la justice lorsqu'on accorde des privilèges à des paresseux et qu'on lèse les élèves disciplinés et sérieux ?». Le syndicat, allié de circonstance de la ministre, se demande également s'il «est acceptable de refaire un examen à des retardataires dans de meilleures conditions et en dehors du Ramadhan» alors que la session de juin s'est déroulée en plein mois de jeûne. Partant de ce principe, le syndicat autonome «exige» le même traitement pour les «candidats ayant abandonné à partir du deuxième jour pour cause de sujets difficiles» et les «candidats libres absents».

Par ailleurs, le Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (Cela) a menacé, de son côté, de ne pas participer à l'encadrement de cette session du bac (surveillance, correction), comme indiqué à la presse par son secrétaire général, Achour Idir. «Dès le départ, cela a été la position de la direction du syndicat qui a été confirmée par le conseil national tenu samedi», a-t-il précisé, affirmant assumer toutes les conséquences qui peuvent en découler. «Nous préférons un blâme administratif qu'un blâme historique et une condamnation par rapport à cette session. C'est la position de nos adhérents», expliquera-t-il encore. La décision du Cela n'est pourtant pas partagée par les autres syndicats pour lesquels la convocation que reçoivent les enseignants vaut une réquisition qui les expose, au cas où ils ne répondraient pas, à des mesures disciplinaires. Lors de la première session du bac, les enseignants absents ont écopé d'un blâme dans leur dossier, une retenue sur salaire pour les jours d'absence et la suppression de la prime de rendement.