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Santé: Le ministère dément tout gel des congés

par Moncef Wafi

«Pas de gel des congés annuels pour les personnels du secteur de la Santé», a tenu à préciser, hier, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH).

Le communiqué du département de Hazbellaoui se veut être une réponse aux déclarations du secrétaire général du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Ilyes Merabet, qui avait affirmé que le MSPRH avait instruit les DSP de refuser aux médecins des congés annuels dépassant les 15 jours. Le communiqué du ministère «dément catégoriquement l'information», rappelant que «le tableau des congés annuels est établi au niveau de chaque établissement de santé conformément à la règlementation en vigueur en veillant à la continuité des activités au niveau de tous les services concernés». Ilyes Merabet, et dans une déclaration à la presse, avait précisé que toutes les demandes de congés annuels déposées au niveau national ont été rejetées sous prétexte du manque de ressources humaines. Une démarche entreprise par les DSP en réponse à une instruction verbale des services du ministère de la Santé sans aviser les personnels concernés d'une quelconque instruction officielle, selon la même source. Si la tutelle a formellement démentie ce gel, il n'en demeure pas moins que les raisons qui auraient pu la pousser à en émettre la volonté restent d'actualité. Le manque du personnel de la santé, principalement au niveau des centres hospitalo-universitaires et des urgences, se pose avec acuité particulièrement après les départs massifs ayant précédé l'abrogation de la retraite anticipée.

Une décision qui avait entraîné alors, on se le rappelle, une véritable course au dépôt des dossiers dans le milieu des travailleurs et particulièrement celui de la santé et de l'éducation. Presque tous les secteurs d'activité étaient concernés par cette saignée des effectifs. La cause, comme expliquée par le secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Ghachi, réside dans la volonté de ces travailleurs de ne pas se retrouver coincés après l'ultimatum de Sellal. «C'est tout le monde qui veut prendre sa retraite», résumait-il la situation, expliquant qu'«ils ont préféré prendre leur retraite avant que ce ne soit trop tard». En effet, ils seraient plus de 500 000 salariés qui ne vont pas attendre l'âge de 60 ans pour arrêter leur carrière ou aller au-delà des 32 ans de cotisation pour prétendre à une pension complète de 80%. A propos de son secteur, Ghachi brosse un tableau gris où les prévisions ferment la porte aux illusions. Mettant le doigt sur l'insuffisance des nouveaux diplômés qui vont rejoindre le rang des paramédicaux, il tire l'alarme sur les prochains déficits en ressources humaines qui vont affecter durablement le travail des structures sanitaires pour les années à venir. A l'éducation, la même mobilisation était enregistrée et les académies prises d'assaut par les travailleurs du secteur pour déposer leurs dossiers. Un aspect soulevé par le SNPSP, estimant que le départ à la retraite des paramédicaux du 3e degré est une perte pour les structures sanitaires. Le SG du syndicat rappelle encore les chiffres avancés par la tutelle concernant le déficit en paramédicaux et sages-femmes estimés à 72 000 postes. Cette carence a eu des incidences directes sur le travail des blouses blanches surtout au niveau des urgences, ce qui a entraîné une vague de violence des malades et de leurs familles.