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Prémices d'une intervention généralisée

par Kharroubi Habib

Le discours officiel israélien sur le conflit syrien est que l'Etat sioniste n'y est nullement impliqué et uniquement soucieux de préserver son territoire et sa population de ses éventuels débordements. Dans la réalité, l'Etat hébreu, dès le début de ce conflit au départ duquel ses officines subversives n'ont pas été étrangères, a pris fait et cause pour la rébellion armée anti-régime. Peu lui a importé que cette rébellion prétendument «modérée» a été le fait de groupes armés dont l'allégeance à El Qaïda et la collaboration avec l'Etat islamique autoproclamé ne soulevaient aucun doute.

Au début et parce qu'il apparaissait possible que la rébellion par ailleurs bénéficiant d'un soutien massif des puissances occidentales et régionales liguées contre Bachar El Assad et son régime parvienne à renverser ces derniers, l'Etat sioniste lui a fourni le sien discrètement et en lui donnant l'apparence d'une aide «humanitaire». Mais quand s'est imposé à lui que cette perspective est devenue un mirage depuis que les forces gouvernementales syriennes épaulées par leurs alliés ont pris un ascendant militaire irréversible sur la rébellion, l'Etat sioniste fait fi de toute discrétion dans l'engagement aux côtés de celle-ci. Ce qui est manifeste dans les attaques opérées par son armée contre les positions des forces gouvernementales syriennes à chaque fois que celles-ci exercent une pression sur des zones encore tenues par la rébellion et qu'Israël estime faisant partie de son périmètre de sécurité.

Pour justifier aux yeux de l'opinion internationale ses frappes en Syrie contre les positions de l'armée gouvernementale, Israël invoque systématiquement le prétexte de la présence en ces lieux d'un armement destiné selon les dires de ses responsables politiques et militaires au Hezbollah libanais qui constitue une menace pour la sécurité nationale de leur pays. En vérité, l'Etat sioniste s'implique ouvertement dans le conflit syrien pour en accord avec les Etats-Unis et l'Arabie saoudite tenter d'inverser le cours des évènements pris par celui-ci faisant présager que l'issue qu'il va avoir n'est pas celle de la rébellion qu'ils ont suscitée, défendue et armée.

L'intervention directe d'Israël qui est de plus en plus manifeste prépare celle à laquelle s'apprête l'armée américaine et dont les prémices à son coup d'envoi ont été les attaques provocations réalisées récemment sous forme de tirs de missiles contre une base aérienne et un appareil militaire syrien. Pour Washington, Tel-Aviv et Ryad, le conflit syrien a pris une tournure qui les contraint à jeter le masque et à dévoiler leur objectif qui est qu'ils se sont fixé pour but de renverser le régime de Bachar El Assad et non de combattre le terrorisme. La lutte contre l'Etat islamique qu'ils présentent comme justifiant leur intervention ouverte en Syrie n'est que leurre. Leur cible véritable est le régime de Damas en train de se consolider en mettant hors jeu les hordes sanguinaires et fanatisées qu'ils ont rameutées et lancées contre lui.

A défaut d'apitoyer le monde sur le sort de celles-ci, Israël, l'Amérique et l'Arabie saoudite vont tenter de justifier leur acharnement contre le régime syrien et leur probable intervention militaire en amplifiant contre Damas l'accusation de l'usage des armes chimiques. Une campagne qu'ils ont déjà engagée sur la base de «preuves» dont la seule authenticité est qu'elles émanent de sources dont nul ne croit qu'elles sont impartiales.