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Blida: L'Aïd prolongé
par Tahar Mansour
Il est des habitudes qui se sont incrustées au sein
de la société algérienne au point où elles constituent une gêne énorme pour
tous, surtout de la part de commerçants qui ne prennent en compte ni la loi, ni
la bienséance ni la religion au nom de laquelle ils s'arrogent des
comportements antisociaux. En effet, et cela se fait remarquer durant les deux
Aïds, les citoyens sont confrontés chaque année aux mêmes problèmes de
non-disponibilité des produits de première nécessité par cause de fermeture des
commerces, non seulement le jour de l'Aïd mais durant les quatre ou cinq jours
suivants. Cette année, nous avons fêté l'Aïd El Fitr
dimanche mais, à hier encore samedi, de nombreux magasins étaient toujours
fermés et ceux qui ont ouvert n'ont presque rien à proposer à leurs clients,
sauf les marchandises qui ont échappé à la razzia des derniers jours de
ramadhan, razzia programmée et entretenue par ces mêmes commerçants qui
incitent ainsi les gens à acheter plus qu'il n'en faut par ?précaution' car ils
ont été échaudés durant plusieurs années en ne trouvant rien durant ces fêtes.
C'est un cercle vicieux qui prend en otage le pauvre citoyen qui ne sait plus
comment faire : acheter plus que ses besoins, avec tout ce que cela entraine
comme autres problèmes sur le budget familial et sur la disponibilité des
produits ou acheter juste ce qu'il faut avec le risque de manquer de tout
durant les fêtes ? Malheureusement nous nous retrouvons tous obligés d'acheter
beaucoup plus car la majorité opère une véritable razzia sur les produits
disponibles et nous remarquons que les achats concernent tous les produits,
sans exclusive, que les gens en aient besoin ou pas. Et si par hasard vous
trouvez quelque chose durant l'Aïd, soyez sûr que ce n'est pas de première
fraicheur mais juste parce que le commerçant, ayant ramené trop de
marchandises, n'a pas tout liquidé, surtout en ce qui concerne les fruits et
légumes. Ce sont là des comportements en complète contradiction avec l'essence
même du mois de ramadhan et même contre le moindre bon sens car il engendre des
dépenses trop élevées et obligent les pères de familles à des coupes
budgétaires qui se répercutent sur les quatre ou cinq mois suivants.
C'est toute la société qui est concernée pour changer
ce genre de pratiques, éviter les achats inconsidérés synonymes d'augmentation
des prix et obliger les producteurs et les commerçants à jouer le jeu et ne
plus fermer boutique pendant plus d'une semaine durant l'Aïd.
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