Parce que son établissement hospitalier
est sollicité de toutes parts par des blessés qui affluent de la région Est, M.
Benissad, directeur général du centre
hospitalo-universitaire de Constantine (Chuc) est
monté, encore une fois, au créneau pour protester contre cette situation qu'il
juge «anormale», en ce sens qu'une pression difficilement supportable est
exercée sur le personnel médical et paramédical et autant pour le matériel.
Contacté jeudi dernier, ce responsable nous a révélé qu'il venait de rédiger un
rapport relatant aussi bien la situation à laquelle fait face son établissement
que les conditions de travail de ses équipes médicales et paramédicales,
rapport qu'il a adressé à sa tutelle, le ministère de la Santé, de la
Population et de la Réforme hospitalière. «Après la pression
exercée sur notre service de gynéco obstétrique, par l'afflux considérable,
sans cesse, de parturientes venant de toute la région, pression qui se
maintient toujours et dure depuis plusieurs années malgré nos protestations
auprès des secteurs sanitaires des wilayas, voilà maintenant que nos services
des urgences chirurgicales font face à un afflux importants de blessés
provenant des wilayas limitrophes qui sollicitent des scanners ou des IRM, ceci
parce que, et on vient de me le signaler, les scanners des hôpitaux des wilayas
telles que celle Sétif, de Annaba et d'ailleurs, ne fonctionnent plus et sont
tombés en panne». Dans ce cadre, ajoute-t-il, son établissement reçoit
beaucoup de gens accidentés de la wilaya d'Oum-el-Bouaghi,
principalement de la ville toute proche de Aïn-M'lila,
de Mila, surtout de Tadjenanet, Chelghoum-Laid,
ainsi que de la wilaya de Jijel, surtout de la commune d'El-Milia. M. Benissad dit avoir reçu des protestations véhémentes des
responsables des services sollicités du Chu qui signalent des évacuations abusives
de blessés qui n'avaient même pas reçu les premiers soins dans les structures
sanitaires de leur wilaya, qui arrivent saignant de différentes parties du
corps pour demander à faire des scanners, affirmant que dans leurs wilayas
respectives ce genre d'équipement n'existe pas ou bien qu'il est en panne.
Et le DG de craindre surtout
que cette pression n'influe sur le fonctionnement des appareils de scanner et
de l'IRM. « A ce rythme, notre scanner et nos IRM ne vont plus supporter et ils
vont tomber en panne à leur tour», a-t-il estimé à la fin.