La situation actuelle de l'ASK, quasiment abandonnée par tout le monde,
laisse beaucoup à désirer. On ne peut plus joindre les dirigeants qui avaient
pressenti le naufrage et avaient vite fait de s'inscrire aux abonnés absents.
Pas le moindre responsable à qui s'adresser pour demander des informations sur
l'avenir (si avenir il y a) du club. De ceux qui avaient assuré que l'assemblée
générale allait se dérouler au début du mois de Ramadhan, il n'y a pas non plus
le moindre écho, alors que le mois sacré est à nos portes et qu'un tel conclave
se prépare à l'avance. On y ajoutera aussi ceux qui, en plein championnat,
n'avaient cessé de réclamer à cor et à cri la tenue de cette assemblée générale
censée, à ce moment-là, régler les choses et empêcher l'équipe de sombrer. Et à
l'heure actuelle, il n'y a qu'une poignée de fidèles supporters qui parlent
encore de l'ASK, en remuant le couteau dans la plaie, comme on dit. A l'image
de ceux qui nous ont interpellés dimanche pour nous décrire la situation de
vide total dans lequel se trouve le club.
« L'ASK ressemble aujourd'hui à un corps inerte que personne ne peut
réanimer. Figurez-vous que les 19 joueurs, 14 extra-muros et 5 issus de la
ville, qui se sont adressés au CRL, l'organisme de
règlement des litiges de la ligue pour réclamer leurs droits, notamment les
salaires impayés, ont tous obtenu gain de cause. Le verdict est tombé mercredi
dernier. Mais il n'y a plus d'administration. Quant à l'assemblée générale, on
n'en entend plus parler. Et puis, la situation étant ce qu'elle est, ce
conclave très attendu par les supporters n'est pas près de se tenir, même après
le Ramadhan», ont affirmé nos interlocuteurs. Et de poursuivre sur le même ton
en disant avec amertume que « le bateau a coulé et les rats ont quitté le
navire avant le naufrage. Le peu de responsables de la société commerciale qui
ont encore le toupet de parler des affaires de l'ASK le font à travers les
journaux. Et, de temps en temps, on entend l'un d'eux sortir de l'ombre pour
parler, comme à travers une porte entrebâillée, pour faire porter le chapeau de
ce naufrage aux joueurs étrangers à la ville qui, selon eux, après avoir quitté
l'équipe à quelques journées du championnat, ont donc précipité sa chute. Et,
toute honte bue, ils ont osé affirmer que ces joueurs ne recevront aucun centime
de leurs salaires impayés. Ignorants comme ils sont, ils ont oublié qu'il y a
la CRL, il y a un tribunal sportif qui s'appelle le TAS auquel ont recours les
joueurs lésés par leurs clubs », ont dit en conclusion nos interlocuteurs.