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Session criminelle: Trois ans pour avoir poignardé un voisin à Es Sénia

par M. Nadir

Le tribunal criminel près la cour d'Oran a condamné R. Noureddine à trois ans de prison ferme pour avoir utilisé un couteau de cuisine dans une altercation avec son voisin et avoir envoyé celui-ci à l'hôpital avec une profonde blessure à l'abdomen. Les faits remontent à l'automne 2014 quand un certain B. Missoum, habitant à Es Sénia, a été évacué à l'hôpital après avoir reçu un coup de ?bouchia', asséné par un voisin avec lequel il avait eu un différend. Ce coup de couteau lui a valu d'être hospitalisé pendant trois jours, de subir une intervention chirurgicale et d'écoper d'une incapacité provisoire de 60 jours et une incapacité permanente estimée à 8%.

A la police, il a raconté avoir tenté de calmer son voisin Noureddine qui proférait, à haute voix, des insultes et des jurons devant sa maison: «J'ai essayé de le calmer mais alors il est pari chercher le couteau et m'a frappé au ventre», a-t-il soutenu. Version que le suspect a réfutée en déclarant que, ce jour-là, Missoum était ivre et lui avait demandé de l'accompagner : «Comme j'ai refusé de boire, il m'a agressé. Alors, pour me défendre, j'ai pris le couteau de cuisine qui se trouvait devant moi et je l'ai frappé». A la cour, ce mardi, R. Noureddine, qui devait répondre de coups et blessures volontaires avec préméditation, a expliqué que le couteau se trouvait sur un plateau, chez un ami propriétaire d'un kiosque avec lequel il avait l'habitude de dîner : «Je partage, régulièrement, mon dîner avec cet ami et ce soir-là aussi, j'avais amené le repas et le couteau se trouvait, sur le plateau en question», a-t-il soutenu en écartant la préméditation. Appelé à la barre, B. Missoum, la victime, a maintenu ses déclarations mais a déclaré ne pas demander de dédommagement en tant que partie civile.

Dans son intervention, la représentante du ministère public a appuyé son réquisitoire sur les aveux du prévenu et la dangerosité de son crime pour réclamer dix années de réclusion criminelle. Pour l'avocate de la défense, il n'y avait pas lieu de parler de préméditation dans ce dossier puisque le couteau se trouvait, sur les lieux et que son client n'a fait que se défendre : «C'est tout simplement de la légitime défense. C'est la victime qui s'est attaquée à mon client et, compte tenu, de la différence physique importante, entre lui et son agresseur, il n'a trouvé que le couteau pour se défendre», a-t-elle soutenu, en demandant à la cour de ne pas tenir compte des accusations de préméditation et de juger son client sur la base de coups et blessures volontaires. Au retour des délibérations, la Cour a décidé de condamner l'accusé à trois ans de prison et une amende de 100.000 DA pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité de plus de 15 jours.