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ANSEJ: 2 000 jeunes ont détourné l'argent destiné à la réalisation de projets

par Mokhtaria Bensaâd

  Depuis sa création, l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (ANSEJ) a financé 370 000 entreprises, certaines ont contribué à la création de 500 postes d'emploi et d'autres ont même franchi le monde difficile de l'exportation. En parallèle avec cette réussite, l'Ansej a également un revers de la médaille, des jeunes, 2.000 au total, qui ont détourné l'argent attribué pour la réalisation de projets et qui font actuellement l'objet de poursuite judiciaire. Pour lever toute équivoque, le directeur général de l'Ansej, Mourad Zemali, présent hier à l'université 1, Ahmed Benbella, ex-IGMO, pour l'inauguration de la 58ème maison de l'entreprenariat, a tenu à préciser que les jeunes dont les projets ont échoué ne risquent pas de poursuite judiciaire puisque en cas d'échec de leur projet, c'est le fonds de garantie qui rembourse la banque et les équipements sont vendus aux enchères. La poursuite judiciaire concerne seulement les gens qui ont détourné l'argent attribué pour le financement d'un projet dans le cadre du dispositif. Il a souligné que le taux de mortalité des entreprises est estimé actuellement à 10% à cause des problèmes financiers ou autres. Malgré l'échec voué pour certaines entreprises créées, l'Ansej garde les pieds sur terre en réussissant le financement de 55% des entreprises par le produit du recouvrement, a annoncé M.Mourad Zemali sans avoir recours à l'argent du trésor public. D'ici l'année prochaine, 100% des projets seront financés exclusivement par l'Ansej. Il a indiqué que de 2017 jusqu'au mois de mai, tous les projets ont été financés par les produits de recouvrement. Un exploit pour ce dispositif.

Evoquant le rôle de la maison de l'entreprenariat, le directeur de l'Ansej a souligné que la maison de l'entreprenariat est conçue comme un espace convivial, d'échange et de mise en œuvre des programmes liés à la création d'entreprises. C'est des portes ouvertes sur les dispositifs durant toute l'année. L'étudiant peut prendre l'information, et avoir un accompagnement. Elle favorise l'ouverture de l'université sur le monde de l'entreprise à travers l'organisation de journée de sensibilisation, d'étude et l'introduction de module sur la création d'entreprises ».

Cependant, malgré cette réussite du dispositif qui a résisté jusqu'à maintenant, les jeunes entrepreneurs font face à une réalité du terrain qui n'est pas toujours favorable pour l'avancement de leurs projets. La bureaucratie, le manque d'encadrement pour les jeunes entrepreneurs et l'inexistence d'un plan de charge pour les activer restent les outils de freinage pour le développement de la microentreprise, nous a expliqué M.Baba Ahmed, représentant de la fédération nationale des jeunes entrepreneurs qui a plaidé pour un cahier des charges spécifique à la microentreprise et la nécessité d'une formation professionnelle aux jeunes avant l'octroi d'un projet.