Les services de
la Protection civile se mobilisent à l'approche de la saison estivale, synonyme
d'incendies multiples, qui prennent notamment dans les champs céréaliers, et
qui font partir en fumée des quantités importantes de la récolte, lequel péril
menace également les forêts, annihilant les efforts de plusieurs années de
reboisement, calcinant en quelques heures des forêts entières. Les risques
d'incendie planent sur la nature dès le début du mois de juin, et l'alerte
maximale se maintiendra jusqu'au mois de septembre, un rythme de vie
professionnelle infernal, sans répit, pour les sapeurs-pompiers, durant cette
période, depuis de très longues années. Dans ce cadre, la tradition veut qu'on
commence par les campagnes de sensibilisation, dont le coup d'envoi sera donné
demain, mardi 16 mai, à partir de la commune de Didouche,
laquelle action sera suivie le 22 mai au niveau de la commune de Aïn Abid, deux communes céréalières
par excellence, où toutes les précautions doivent être prises pour éviter la
catastrophe. Ainsi, tous les acteurs concernés de près ou de loin par ces
actions de sensibilisation sont conviés aux rencontres organisées par la
Protection civile, indique un communiqué de ce corps constitué, citant dans ce
sillage la Gendarmerie nationale, la Sûreté de wilaya, les daïras, les
communes, les Travaux publics, la SNTF, la Sonelgaz,
les Scouts musulmans algériens et les associations de quartiers. Tout le monde doit
s'y mettre pour éviter les dégâts causés par les incendies. Et, on veillera à
exploiter tous les canaux disponibles pour élargir au maximum le cercle de la
sensibilisation, note dans ce sens le communiqué. Pour rappel, durant la
période allant du 1er juin jusqu'au 3 août 2016, les services forestiers ont
fait état de 33 interventions pour circonscrire des feux, dont 8 d'entre eux
enregistrés à l'intérieur des forêts, calcinant une surface estimée à 72
hectares. Dans le détail de ces chiffres brûlants, on relève différents types
d'arbres qui ont été proie de ces incendies signalés dans les forêts de Djebel
El-Ouahche, El-Djebbas,
Sidi M'cid, le mont de Chettaba, El-Kantour? Et, chose vraiment grave, on relève que ces
incendies ont ravagé au niveau de certains endroits des arbustes qui prenaient
à peine forme, dont plus de 6 hectares du programme de reboisement de l'année
2005 partis en fumée, et plus de 3 hectares d'arbustes plantés dans le cadre du
programme de reboisement de 2016 ! Ce sont là les conséquences des agissements
de pyromanes et autres gestes criminels, ainsi qualifiés même si cela découle
parfois d'actes involontaires. Les actes humains volontaires ou involontaires
sont, donc, à l'origine de ces feux qui ravagent chaque année des dizaines d'hectares,
mais il y a pire encore en la matière. La conservation des forêts note dans son
bilan 2016 que la plupart des incendies ont été déclenchés par les décharges
sauvages qui poussent comme des champignons dans les périphéries des forêts !
Certains camions pleins d'ordures ménagères et de déchets évitent le
déplacement vers le centre d'enfouissement technique de Bougharb,
ou la décharge publique de Aïn S'mara, et vident leurs cargaisons dans le périmètre
forestier, créant ainsi de vastes décharges sauvages qu'on «recycle» en y
mettant le feu. Sans ce soucier
de brûler avec le patrimoine forestier. Il faut compter avec le sens de civisme
des citoyens, qui doivent alerter les autorités lorsqu'ils constatent pareilles
déviations dans les comportements, et aux communes de suivre, en veillant à
organiser des tournées régulières dans les périmètres des forêts afin
d'éradiquer rapidement toute décharge sauvage. Et sauver la forêt, mettre hors
de danger la production agricole, préserver l'environnement, grâce à des
réflexes parfois très simples.