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Spéculations !

par Moncef Wafi

Les états-majors des partis commentent les résultats, cherchant à justifier les échecs, applaudissant l'abstention, qualifiée de «maturité politique», alors que la presse s'échine à analyser la reconduction d'un Premier ministre qui n'a pas attendu la validation des scores par le Conseil constitutionnel pour faire du porte-à-porte en vue de former son gouvernement. Des ministres sont annoncés, des retours soulignés et des arrivées attendues pour finalement une cuisine politique avec des ingrédients partisans pour former un gouvernement de coalition nationale. Pourtant, tout cela reste une pure spéculation en l'absence d'éléments d'informations crédibles ou du moins sourcés pouvant soutenir ou démentir telle ou telle autre rumeur. Pourtant, ce qui est certain dans la logique des partis algériens est cette propension à tout oublier lorsqu'un poste de ministre est offert en guise de monnaie d'échange. Le cas des islamistes du MSP est le plus édifiant où l'opportunisme n'est plus un secret. Ce qui inquiète le plus, c'est cette facilité à faire partie d'un staff gouvernemental pour faire de la figuration et surtout ces bruits qui insistent sur le retour d'hommes qui ont démontré une incompétence chronique à gérer les différents départements qu'ils ont présidés. Si on croit les différentes déclarations des déçus des législatives et on prend en compte le taux de participation, l'Algérie se retrouvera avec une Assemblée sans réelle consistance, perdant de sa légitimité, si d'aventure elle en a eu ces vingt dernières années. Le 4 mai, mais bien avant, les Algériens ont répudié le système politique, renié les partis, fussent-ils du pouvoir ou de l'opposition, et même la menace de l'islamisme politique a été balayée. Que reste-t-il encore à part les illusions partisanes qui s'accrochent encore aux quotas distribués ? Ceux qui pensent que ces élections peuvent servir de leçon aux sigles politiques se trompent lourdement puisque la mémoire électorale se suffit aux intérêts personnels du moment et repose directement sur des desseins politiciens esquissés par le système en place. Les élections sont ce qu'elles sont en Algérie et les partis restent cruellement des coquilles vides où l'ego et les alliances dangereuses, loin de celles rendues publiques, font et défont les idéologies.