Interrogé sur le phénomène de délivrance par les médecins des arrêts de travail de complaisance et leur impact financier sur le budget de la caisse de sécurité sociale, le directeur de l'agence CNAS de Constantine, M. Hassan Nouara, a révélé que le montant dépensé chaque année par la caisse de l'agence de Constantine pour le remboursement des arrêts de travail dépasse les 40 milliards de centimes. «Pour nous, un arrêt de travail est un chèque donné par le médecin prescripteur au travailleur malade», a-t-il déclaré hier devant la presse, en marge d'une journée de formation et d'information organisée par la CNAS au profit des cadres et des fonctionnaires de la wilaya, des collectivités locales et de la protection civile.

«En ce temps où la caisse mène une politique de rationalisation des dépenses, ajoute-t-il, celles qui sont générées par le remboursement des arrêts de travail pèsent lourd sur notre budget. Nous ne disons pas que tous les certificats de maladie délivrés par les médecins sont des certificats de complaisance, a souligné M. Nouara, mais il faut tout de même lancer un appel aux médecins pour rationaliser, à leur niveau, la délivrance de ce genre d'arrêt de travail. Car, d'une part, le médecin qui donne un certificat d'arrêt de travail à un fonctionnaire ou à un travailleur va, indirectement, provoquer l'arrêt ou la diminution des prestations publiques fournies par son service, voire des dysfonctionnements dans son administration. Ce qui rejaillit automatiquement sur les prestations délivrées au citoyen. Et d'autre part, il va contraindre la caisse de sécurité sociale à débourser de l'argent pour rembourser l'arrêt de travail». Et d'annoncer que, pour mettre fin aux abus, la caisse a renforcé le contrôle effectué au domicile du malade. «Et ce sera systématique, dira-t-il. Maintenant chaque arrêt de travail déposé à la CNAS fera l'objet de contrôle par les agents assermentés de la caisse et celui parmi les malades qu'ils ne trouveront pas à son domicile, où il est supposé être, sera exclu du bénéfice du congé de maladie, comme le prévoit la loi».

Pour revenir à la journée de formation et d'information organisée hier au siège de la wilaya de la cité Daksi, il s'agit, comme l'ont expliqué les organisateurs, de faire connaître aux cadres des collectivités locales les procédures en vigueur au sein de la caisse de sécurité sociale afin de leur faciliter le travail dans leurs rapports avec la CNAS. De les sensibiliser aussi sur le respect de ces procédures, surtout en matière de transmission régulière des déclarations annuelles des salaires. Il s'agit aussi de donner toutes les explications concernant toutes les prestations délivrées aux travailleurs affiliés à la CNAS et à leurs ayants droit, ainsi que les avantages dont ils bénéficient dans le cadre d'une gestion régulière de ce dossier. «Cette journée rentre dans le cadre de l'application de l'accord signé entre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et le ministère du Travail et des Affaires sociales», a indiqué le directeur de l'agence CNAS de Constantine, en annonçant que son agence prend en charge aujourd'hui un nombre d'assurés sociaux et ayants droit de la wilaya de Constantine qui approche le million. «Aujourd'hui, près de 90% de la population de la wilaya bénéficie de la sécurité sociale», a indiqué M. Nouara.