La
direction de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière d'Oran a
lancé une campagne visant à plus de contrôle des activités des cliniques
privées, à l'échelle de la wilaya. Des contrôles qui s'attachent, surtout, à
vérifier le respect de la réglementation, de l'hygiène, le personnel, les
normes de la structure et autres équipements.
La
campagne touche, aussi, les officines. Une quarantaine d'établissements a été,
déjà, visitée. Le chef de service des Infrastructures, auprès de la direction
de la Santé d'Oran, a indiqué, sur les ondes de la radio, que pour les
cliniques, la majorité des infractions constatées sont liées à l'absence des
médecins et de personnels, au manquement d'hygiène, au non
respect de la réglementation, à l'absence d'autoclave de haute qualité
(matériel de stérilisation moderne pour éviter la transmission de maladies
virales) entre autres. Les cliniques, les hôpitaux ou autres cabinets médicaux
doivent stériliser les instruments chirurgicaux réutilisables, conformément aux
règles d'hygiène internationales en vigueur. Une stérilisation sûre est
primordiale pour réduire, notamment, les risques d'infections nosocomiales
(infections contractées à la suite d'un traitement ou soins hospitaliers).
Chose qui n'est, malheureusement, pas souvent respectée. Le même responsable a
souligné que cette première phase de l'opération de contrôle se veut plus
pédagogique, visant la sensibilisation de ces établissements. Une autre
opération de contrôle sera menée, dans les prochains jours, pour voir si les
réserves ont été levées. Dans le cas contraire des sanctions seront infligées.
La mise sous son contrôle direct des cliniques privées est l'une des mesures
que le département ministériel de la Santé met en œuvre pour instaurer l'ordre
et ce, au travers de l'implication - par force de loi- de l'autorité
institutionnelle dans le conseil d'administration des établissements de santé
privés. Il s'agit, en fait, d'une « application effective et intransigeante »,
insiste-t-on au département de la Santé, du décret exécutif 07-321, du 22
octobre 2007, portant organisation et fonctionnement des établissements
hospitaliers privés. En cas de constatation d'un manquement, l'établissement
privé est mis en demeure et un ultimatum lui est accordé. En cas
d'inobservation de la mise en garde, il encourt les sanctions administratives,
allant de la suspension d'exercice pendant deux mois, à la fermeture pendant
une durée inférieure ou égale à trois mois, jusqu'au retrait de l'autorisation
d'exercice qui lui a été délivrée par le ministère de la Santé. Par ailleurs et
dans le but de lutter contre l'exercice illégal d'où découlent beaucoup de
dérives, une opération de contrôle des pharmacies et des officines a été aussi,
menée par la direction de la Santé. A Oran, l'état des lieux n'est pas
catastrophique, mais de nombreux dysfonctionnements sont à signaler. Absence de
stage obligatoire pour l'initiation à la gestion d'officine, et vente de
médicaments importés illégalement, absence d'armoire fermant à clé, pour les
psychotropes? Autant d'infractions à soulever. L'objectif initial de cette
opération est d'assainir le secteur et de préserver la santé du citoyen surtout
que bon nombre de pharmaciens ont été remplacés par des « vendeurs » ayant
acheté des licences. Dans plusieurs pharmacies, implantées à Oran, le client
qui se présente pour acheter des médicaments, se retrouve, souvent, devant un
vendeur qui, parfois, ne connaît rien dans le domaine des médicaments. Et les
résultats peuvent être dramatiques. Cette situation a beaucoup encouragé
l'automédication. Une étude basée sur des données recueillies sur le terrain, a
révélé que trois Algériens sur quatre s'administrent des médicaments sans avis
médical.