|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le
président de Talaïe El Hourriyet,
Ali Benflis, était hier à Oran, où il a animé un
meeting populaire, à la salle de cinéma ?Saada' (ex Colisée). C'est devant une
assistance totalement acquise à sa cause que l'ex chef du gouvernement a
escaladé l'estrade sous les youyous déchaînés et les slogans de «Benflis, président !». Le leader du parti d'opposition, qui
a annoncé, il y a six semaines, le boycott de sa formation politique des
élections législatives, a tenté de justifier le choix du boycott des prochaines
élections. Il amorcé son intervention par un long éloge des martyrs de la
Révolution. Il a regretté, toutefois, que les grands sacrifices des martyrs
soient menacés, aujourd'hui, par la cupidité et le mépris de la Constitution et
des lois. «Si le martyr revenait parmi nous, aujourd'hui, il s'indignerait de
voir l'Algérie (?) n'être plus qu'un objet de dérision ou de commisération pour
les autres nations du monde. Si le martyr revenait parmi nous, il serait
submergé d'angoisse, à la vue de l'Algérie qui doute, face à l'Algérie
incertaine quant aux lendemains et face à l'Algérie en manque de projet, de cap
et de repères», a-t-il lancé les larmes aux yeux. Ses larmes ne l'ont pas
empêché, toutefois, de se montrer critique envers le pouvoir qu'il accuse de
tous les maux qui frappent le pays.
«Le pays n'est pas gouverné. Le gouvernement improvise puis revient sur ses improvisations. Chaque année, le Parlement bat des records d'oisiveté par la non rentabilité législative qui va de pair avec elle. L'administration publique est livrée à elle-même. Les institutions républicaines, devenues dysfonctionnelles, laissent les plus grands problèmes du pays en jachère. Et devant nos yeux incrédules, l'horizon s'obscurcit, chaque jour, davantage, devant notre pays (?) Dans quatre mois, la crise économique achèvera sa troisième année. Pourtant, à ce jour, aucune stratégie de riposte digne de ce nom n'a été conçue pour la prendre en charge, effectivement, et la traiter de la manière diligente et performante qu'elle requiert. Le Fonds de régulation des recettes est en voie de tarissement. Les réserves de change sont en chute libre. L'amnistie fiscale n'a pas produit les résultats qui en étaient escomptés. L'emprunt national n'a pas généré le moindre frémissement d'enthousiasme et n'a pas été à la hauteur des espoirs que pouvaient permettre les taux d'intérêts élevés qu'il offrait. Enfin, notre pays vient d'accomplir les premiers pas le menant à renouer avec l'endettement extérieur», a déclaré Ali Benflis. Revenant sur la décision du boycott des législatives, il a lancé «dans notre pays, les élections se suivent et se ressemblent et sortent du même moule de la tricherie et de la fraude électorale (?) dans notre pays, les élections servent à embellir la devanture du pouvoir en place qui a à cœur de projeter de lui-même l'image d'un bon fonctionnement démocratique au-dedans et surtout au dehors (?) les élections conçues de cette manière-là sont une perte de temps pour tous et surtout pour notre pays qui a plus grave à gérer et plus urgent à faire : l'impasse politique, la crise économique et la montée des tensions sociales. Des élections conçues de cette manière là sont dégradantes pour tous et surtout pour nos concitoyens qui, une fois de plus, n'auront aucun mot à dire et aucun jugement à prononcer, à l'occasion de l'échéance législatives à venir». |
|