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Hadj: L'Algérie récupère son quota de 36.000 pèlerins

par Abdelkrim Zerzouri

Finie la réduction drastique du nombre de pèlerins imposée par l'Arabie saoudite aux pays musulmans depuis 2013, date à laquelle furent lancés les travaux d'extension de la grande mosquée (El masjid El Haram de La Mecque) ? Tout porte à le croire. «L'Algérie a récupéré son précédent quota pour le prochain hadj, à savoir 36.000 hadjis», a annoncé jeudi le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs dans un communiqué.

La décision de l'Algérie de récupérer son précédent quota pour le hadj est intervenue à l'issue de la rencontre de jeudi 16 février en Arabie saoudite entre le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Aïssa, et son homologue saoudien, Mohamed Salah Ben Tahar Benten, a précisé la même source. Notons que M. Mohamed Aïssa effectue une visite en Arabie saoudite à la tête d'une importante délégation dans le cadre de la préparation du hadj de la saison 2017. Pour mémoire, le quota de l'Algérie, à l'instar d'autres pays musulmans, avait été réduit à 28.800 hadjis au cours des dernières années en raison des travaux d'extension de la grande mosquée de La Mecque.

On peut donc penser que la fin des gros travaux de la grande mosquée a donné latitude aux autorités saoudiennes de revenir aux anciens quotas de pèlerins attribués aux pays musulmans mais il n'y a pas que cela derrière cette décision.         L'aspect financier de la question aurait également précipité ce retour aux anciens quotas. On parle d'un manque à gagner d'une mirobolante somme de 45 milliards de dollars perdue à la suite de la réduction drastique du nombre de pèlerins. L'Arabie saoudite, confrontée qu'elle est à une crise économique avec la chute des prix du baril de pétrole, ne ferait pas la fine bouche devant cet argent frais.

Rappelons, dans ce contexte, que les inscriptions au tirage au sort pour le pèlerinage aux Lieux saints de l'islam, au titre de la saison 2017, ont débuté jeudi 16 février et s'étaleront jusqu'au mardi 7 mars, alors que le tirage au sort aura lieu samedi 18 mars 2017, a indiqué de son côté le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales.

Les inscriptions se font directement sur le site Internet du ministère de l'Intérieur (www. interieur.gov.dz) à toute heure durant tous les jours de la semaine à condition d'indiquer la commune de résidence effective, précise la même source. Les personnes qui ne disposent pas de connexion Internet peuvent s'inscrire au siège de leur commune de résidence via le site intranet du ministère de l'Intérieur durant tous les jours ouvrables et horaires de travail. Il est aussi possible de s'inscrire directement en renseignant le formulaire mis à la disposition des citoyens âgés de 19 ans et à la date d'inscription. Ainsi, le concerné doit transcrire l'adresse de sa résidence effective, la femme mariée doit préciser son nom de jeune fille et de son mari, ainsi que le nombre d'inscription précédentes et consécutives durant les dix dernières années.

L'inscription de la femme âgée de moins de 45 ans, selon la même source, ne peut se faire sans le mahrem légal, tout en veillant à déterminer le lien de parenté avec ce dernier. Il lui est, entre autres, possible de s'inscrire avec un accompagnateur n'ayant jamais fait de pèlerinage durant les 5 dernières années, comme elle peut être inscrite sous la mention «accompagnement assuré» si son âge excède les 45 ans.

Autres nouveautés annoncées pour le hadj saison 2017 par le ministre des Affaires religieuses lors de d'une plénière de l'APN le 12 janvier dernier, la possibilité d'instaurer un nouveau mécanisme qui permettrait de mettre en place «une égalité des chances» entre les citoyens qui nourrissent l'espoir d'accomplir les rites du 5e pilier de l'Islam. M. Mohamed Aïssa avait, dans cette optique, fait savoir qu'il a été chargé par le Conseil des ministres de «rechercher avant février 2017» une approche approfondie qui permettrait aux citoyens n'ayant pas eu de chance au tirage au sort, d'accomplir le hadj, surtout pour les «malchanceux» qui s'inscrivent depuis des années sur les listes des candidats et qui le sort, à chaque rendez-vous, les recale pour la prochaine saison.

Aussi, sur le même registre, dans un but évident de soustraire l'opération à toute manipulation à des fins malintentionnées, M. Aïssa a-t-il laissé entendre que la commission du hadj envisageait d'introduire cette année le tirage au sort électronique. En tout cas, la récupération de l'ancien quota des hadjis algériens, soit plus de 7000 pèlerins à inscrire cette saison par rapport aux années précédentes, devrait offrir un plus large mouvement de manœuvre sur le plan de la satisfaction des demandes exprimées par les citoyens.