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122 morts dans deux attentats revendiqués par Daech: Carnages au Pakistan et en Irak

par R.N.

  Deux attentats revendiqués par Daech ont fait au moins 122 morts au Pakistan et en Irak. Jeudi soir, 70 personnes sont mortes dans un attentat dans un sanctuaire soufi du sud du Pakistan. Selon le ministre provincial de la Santé, Sikandar Ali Mandro, au moins 70 personnes ont été tuées, 250 autres blessées, dont 40 sont dans un état critique. Des médecins et du personnel soignant ont également été dépêchés sur place dans des ambulances et l'état d'urgence a été déclaré dans les hôpitaux de Karachi, a-t-il indiqué. L'attentat s'est produit dans la ville de Sehwan, à environ 200 km au nord-est de la mégalopole portuaire du Sud, Karachi.

Il a rapidement été revendiqué par Daechvia son organe de propagande Amaq. L'attaque a été commise par un kamikaze qui s'est introduit dans un sanctuaire dédié au saint soufi Lal Shahbaz Qalandar, qui a vécu au XIIIè siècle. Il s'est fait exploser parmi des dizaines de fidèles, a indiqué une source policière. Le site était bondé en ce jeudi soir, considéré comme un jour sacré pour la prière par cette communauté, branche mystique de l'islam considérée comme hérétique par certains groupes islamistes radicaux. «Certains corps étaient décapités, démembrés et les blessés hurlaient de douleur tout en appelant à l'aide», a raconté un témoin, Haq Nawaz Khan Solangi. «On aurait dit que le Jugement dernier était arrivé, des corps baignaient dans des mares de sang».

Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a condamné l'attaque dans un communiqué. «Un attentat contre l'un d'entre nous est un attentat contre nous tous», a-t-il lancé. «Les derniers jours ont été difficiles et mon cœur est avec les victimes. Mais nous ne pouvons pas laisser ces événements nous diviser ou nous effrayer. (...) Nous avons affronté des circonstances plus difficiles et persévéré quand même. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger ce pays», a-t-il ajouté.

Le président pakistanais Mamnoon Hussain a pour sa part assuré que «les opérations contre les terroristes vont continuer dans tout le pays». «Nous ne laisserons pas des gens innocents à la merci des terroristes et vengerons chaque goutte de sang», a-t-il ajouté. En Irak, un attentat à la voiture piégée a dévasté jeudi un secteur de Bagdad, tuant au moins 52 personnes et blessant des dizaines, l'attaque la plus meurtrière à frapper la capitale irakienne cette année.

Cet attentat, le troisième à Bagdad en autant de jours, a été revendiqué par Daech, cible d'une offensive des forces irakiennes qui cherchent depuis la mi-octobre à le chasser de Mossoul, son dernier grand fief en Irak.

La puissante explosion s'est produite en milieu d'après-midi dans une zone de concessions automobiles dans le quartier de Bayaa, dans le sud de Bagdad, a précisé à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur. Une épaisse colonne de fumée s'élevait du quartier dévasté par la déflagration, a constaté le correspondant de l'AFP. Sur le lieu de l'attaque, des dizaines de voitures ont été détruites par le feu alors que des flaques de sang étaient visibles au sol.

Des responsables de la sécurité étaient sur place pour enquêter tandis que des civils bouleversés étaient à la recherche de proches. Les équipes de secours peinaient à faire leur travail tant l'explosion avait été puissante, a indiqué un responsable du ministère de l'Intérieur en soulignant que le bilan risquait de s'alourdir. «Une attaque terroriste à la voiture piégée a frappé près de la zone de concessions automobiles à Bayaa», a indiqué dans un communiqué un porte-parole du commandement militaire en charge de la capitale irakienne. Un responsable du ministère de l'Intérieur a fait état de 52 morts et plus de 50 blessés, un bilan confirmé de sources hospitalières. «Il y a beaucoup de victimes, pas seulement une ou deux», s'émeut Nasser, un jeune portant des gants latex tachées de sang. Il se trouvait près du lieu de l'explosion et est venu aider les blessés. «Il y en avait un ici, nous l'avons porté», raconte-t-il en pointant du doigt l'endroit derrière lui ou se trouvait le blessé. «Nous avons trouvé une main ici, une jambe et un cœur là, tout.»