Le professeur Messaoud Zitouni, coordinateur du Plan national 2015/2019 de lutte contre le cancer, a déclaré hier à Constantine que l'Algérie compte aujourd'hui entre 11.000 et 12.000 cas avérés du cancer du sein chez les femmes qui ont été visées par des opérations de dépistage. En visite hier matin au siège de la CNAS de Constantine, le professeur Zitouni a ajouté que dans les pays qui connaissent un développement accéléré, comme c'est le cas de l'Algérie, et comptent un taux de vieillissement chez la population qui atteint 10%, on peut compter 100 cas pour 100.000 habitants. M. Tedjini Haddam Hassan, directeur général de la CNAS, a complété la déclaration du professeur Zitouni, en démontrant, dans un exposé fait à l'intention de ce dernier, que durant la période allant de 2010 à 2016, les radiologues du centre de dépistage de Constantine ont enregistré 609 cas de cancer du sein suspects parmi les femmes qui ont subi des opérations dans ce centre.

En visite hier au siège de l'agence régionale de la Caisse nationale d'assurances sociales de Constantine où il a tenu une conférence de presse en compagnie du directeur général de cet organisme social, le coordinateur du Plan national de lutte contre le cancer a annoncé l'ébauche d'une nouvelle stratégie de lutte contre cette maladie ravageuse qui intègre les centres de dépistage de la CNAS. «Nous voulons coordonner nos efforts à l'échelle nationale pour garantir plus de réussite à ce grand chantier initié par M. le Président de la République», a dit M. Zitouni. Et dans ce cadre, les deux centres régionaux d'imagerie médicale de Tlemcen et de Constantine ont été retenus, et ce pour profiter de l'expérience de ces centres, notamment celui de Constantine qui possède des équipements de pointe, ces centres étant présents sur le terrain depuis une dizaine d'années déjà. Et de souligner que le gouvernement accorde une importance capitale à la réussite de ce plan. «J'ai visité la semaine passée le centre régional de Tlemcen qui se trouve implanté à Maghnia, a expliqué le professeur Zitouni. Et aujourd'hui, je suis à Constantine parce que le ministère du Travail et des Affaires sociales a choisi ces deux centres. Et le dépistage précoce constitue l'étape essentielle dans la lutte contre le cancer du sein».

Parce que, ajouta le professeur Zitouni, «le cancer du sein, lorsqu'on le découvre d'une manière précoce, devient une maladie tout à fait ordinaire». Et d'expliquer que le cancer du sein est parmi les cancers qui méritent le mieux ces opérations de dépistage, et ce pour la raison qu'il est le premier cancer chez la femme, c'est-à-dire qu'il représente la moitie de tous les autres cancers chez la femme. Et si on fait des dépistages, la mortalité chez cette population baisse de 30%. «Ce qui est énorme», a considéré l'intervenant.