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Constantine - Marchés publics: Des entreprises issues de l'ANSEJ dans la tourmente

par A. Mallem

Selon les échos qui nous parviennent du milieu des jeunes qui ont créé des projets dans le cadre du dispositif de l'ANSEJ, leurs entreprises sont confrontées, à l'orée de cette année 2017 qu'ils appréhendent très difficile pour leurs activités économiques, à des problèmes de cahier des charges, du fait que les opérateurs publics ne respectent pas la disposition qui recommande la réservation d'un quota de 20% des projets au bénéfice de ces jeunes entreprises. Les concernés se plaignent d'être marginalisés, ignorés par l'administration publique. "Et si cette situation persiste, nous a avoué l'un d'eux hier, nous risquons tout simplement de mettre la clé sous le paillasson".

D'autre part, certains de ces jeunes entrepreneurs activant dans les secteurs de l'imprimerie et des télécommunications sont guettés par le chômage et ils nous ont confié, eux aussi, qu'ils manquent complètement de cahier des charges leur permettant d'activer et de pouvoir, au moins, régler les redevances envers des organismes publics comme la CNAS, la CASNOS et la CACOBAT. "Les opérateurs ne respectent pas la clause d'attribution des 2O% des marchés à réaliser qui nous ont été réservés par le règlement à travers le code des marchés publics", a déclaré hier une jeune femme se trouvant dans cette situation. "Nous avons toujours estimé que ce quota est insuffisant, a-t-elle ajouté, mais nous nous sommes contentés de cette situation en demandant au moins avoir des cahiers de charges à notre mesure pour pouvoir au moins régler nos créances. C'est un problème propre à toutes les petites entreprises". Et une de ses collègues d'ajouter avec ironie que leur situation ressemble quelque peu à ces annonces d'emploi qu'on trouve sur la page des journaux, lesquelles exigent du candidat qu'il y ait une expérience de plusieurs années pour accepter sa candidature d'embauche alors que celui-ci, frais diplômé, cherche à entrer dans le marché de l'emploi. "Ils ne nous donnent aucun projet parce qu'ils nous voient comme des apprentis entrepreneurs".

Il y a aussi cette catégorie d'entrepreneurs engagés par Algérie Télécom dans des tâches de pose de câbles, etc. "Nous sommes confrontés au problème de renouvellement des contrats. Nous ne pouvons pas travailler puisqu'il nous faut une mise à jour avec la CNAS, la CASNOS, la CACOBAT, etc.", nous a dit l'un d'eux en précisant qu'ils n'ont pas été payés et que ce problème touche aussi ceux issus du dispositif CNAC.

Chargée de la communication auprès de l'agence locale de l'ANSEJ de Constantine, Mme Fisli, qui a été interrogée à ce sujet, a confirmé cette situation de blocage que vivent les petites entreprises. Elle dira alors que la solution à leurs problèmes est détenue par l'administration publique qui refuse d'appliquer la clause de 2O%. "D'autre part, a estimé notre interlocutrice, ces petits entrepreneurs qui ne possèdent pas de capacités financières qui leur permettent de poursuivre les activités nécessaires à leur survie, doivent être réglés pour les prestations qu'ils accomplissent". Evoquant le cas d'Algérie Télécom, la représentante de l'ANSEJ a déclaré que cette entreprise possède à son niveau les moyens de régler le problème pour remettre à flots les petites entreprises sous-traitantes qui sont dans une situation des plus précaires. Et Mme Fisli de considérer, pour finir, que les mentalités doivent changer à l'égard de ces jeunes entreprises qui ne manquent pas de compétences et de capacités.