La
polémique suscitée par le lancement récemment d'un chantier de construction
d'un logement de fonction au profit de l'imam de la mosquée Aboubakr
Esseddik, sur un espace vert relevant de cet édifice
religieux, a fait réagir les pouvoirs publics. Une commission installée par le
wali d'Oran, composée de responsables de différents services de l'exécutif et
de la société civile a tranché, hier, « en faveur de la sauvegarde » de
l'espace vert, a-t-on appris hier auprès de membres de ladite commission.
Aussi, il a été décidé d'autoriser une extension verticale du logement de
fonction existant et préserver ainsi l'espace vert dont jouissent les fidèles
et les visiteurs de la mosquée Aboubakr Esseddik. Véritable joyau architectural qui surplombe le
quartier résidentiel Es-Seddikia, cette dernière est,
note-t-on, située dans une zone très convoitée, en face de l'hôtel Sheraton.
Les services de l'urbanisme avaient, rappelle-t-on, accordé récemment un permis
de construire à la direction des Affaires religieuses et des Wakfs pour ériger une habitation à l'intérieur de l'espace
vert qui est en fait un bien habous. Les membres du
comité de quartier «El Amel» 500 logements de Haï Es-Seddikia
et les fidèles de cette grande mosquée ont ainsi, dès l'entame du traçage du
sol pour creuser les fondations, vivement réagi pour dénoncer ce qu'ils ont
qualifié de tentative déguisée de détournement d'un terrain à forte valeur
foncière. Ils ont dès lors adressé de nombreuses correspondances aux autorités
locales (maire, wali, services techniques?) pour exprimer leur indignation et
leur refus du projet visant la construction d'une habitation individuelle.
«Nous exprimons avec grande vigueur notre rejet de ce projet de détournement
d'un terrain qui à vrai dire a une grande valeur
marchande. Quelles que soient les motivations des initiateurs de ce projet,
rien ne peut justifier un tel acte d'autant plus que la mosquée dispose de
quatre logements de fonction, avec garages individuels, dont celui de l'imam
qui est actuellement vacant et inoccupé. Un tel acte est en flagrante
contradiction avec tous les efforts de l'Etat et des autorités locales dans sa
politique écologique et environnementale et quel que soit le permis ou
autorisation obtenue et délivrée, nous nous opposons de la façon la plus ferme
à la concrétisation de ce projet», avait écrit dans une missive les
représentants de cette association.