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Après l'échec à la CAN 2017: Le faux spectre de la FIFA et les intérêts suprêmes du football algérien

par Kamel Mohamed

L'échec de l'équipe nationale de football à la phase finale de la CAN-2017 du Gabon et la dernière sortie du ministre de la Jeunesse et des Sports demandant à Raouraoua de rendre des comptes et de se retirer après son échec ne doivent pas plonger le football national dans une crise inutile. Du fait des échéances des sélections nationales, le MJS et la FAF devraient mettre les intérêts du football national au-dessus de toutes les considérations. L'équipe nationale A est sans staff technique, alors qu'elle doit se regrouper au mois de mars prochain, soit dans un mois. Il s'agit de l'unique regroupement avant le match Algérie-Togo prévu le mois de juin prochain pour le compte de la première journée des matches de qualifications pour la CAN-2018 du Cameroun. Par la suite, l'équipe nationale doit enchaîner avec les matches de qualification au Mondial-2018 de Russie. En parallèle, l'équipe nationale A' doit disputer un match en aller et retour contre son homologue de Libye, respectivement entre les 11 et 13 août (aller) et les 18 et 20 du même mois. Cette rencontre compte pour la qualification au Championnat d'Afrique des nations (CHAN-2018) dont la phase finale est prévue au Kenya. A cela s'ajoutent les échéances des sélections des jeunes catégories, lesquelles sont toujours sans entraîneurs à l'exemple de la sélection nationale des U23 (olympique). En ce sens, chaque jour qui passe est une perte de temps pour le football national dans la mesure où la FAF doit tenir son assemblée générale ordinaire dans les plus brefs délais. Il s'agit pour le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, d'afficher ouvertement ses intentions quant à son avenir à la tête de cette instance. A partir de là, des mesures seront prises pour préparer les échéances de l'équipe nationale A, à savoir engager un nouvel entraîneur et convoquer les joueurs pour le stage de mars prochain, ponctué d'un match amical. Il s'agit aussi de donner suite à l'appel à candidature lancé par la FAF pour engager un entraîneur pour l'équipe nationale A' de même que l'équipe olympique. En d'autres termes, les conflits entre le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, et le président de la FAF doivent être dépassés.

Ce dernier a confié à ses proches qu'il n'était pas intéressé à briguer un autre mandat à la tête de la FAF, notamment après les sorties médiatiques du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et Ould Ali qui ont demandé à la FAF de rendre des comptes et de dresser un bilan sur la participation à la CAN-2017. Une manière de forcer la main à Raouraoua de partir. Alors que le football algérien a besoin d'une refonte à même de corriger les imperfections l'empêchant de s'illustrer au niveau continental et mondial, certaines parties tentent de dévoyer le débat en appelant à une motion de soutien à Raouraoua. Si le président de la FAF doit partir, il est tenu de rendre compte aux membres de l'AG et surtout procéder à une passation de consignes avec son successeur. Il s'agit d'assurer la continuité dans la gestion de la FAF et du football national dans le but de poursuivre le travail déjà entamé tout en rectifiant les erreurs commises.

Or, certaines parties évoquent la FIFA dont le président aurait demandé des «explications» à Raouraoua sur ce qui est appelé «injonction des pouvoirs publics». A la FAF et au MJS, on a expliqué que la FIFA n'intervient que si elle est saisie ou sollicitée par un dirigeant élu de la FAF. En d'autres termes, la FIFA ne peut pas s'autosaisir et intervenir dans les affaires internes d'une association nationale, a-t-on encore expliqué. En somme, il s'agit d'un faux débat d'autant plus qu'il n'y a pas eu d'ingérence de la part des pouvoirs publics. Le Premier ministre et le ministre de la Jeunesse et des Sports ont invité le président de la FAF à rendre des comptes, sachant que la FAF fonctionne grâce à l'argent des sponsors algériens !